Dans sa traditionnelle adresse à la nation, au seuil du Nouvel an, le président de la transition, le Général d’Armée Assimi Goïta, a décrété 2025, année de la culture au Mali. Ce choix crucial du Chef de l’État révèle une stratégie multi-facette visant à utiliser la culture comme un moyen de redynamiser le tissu social et économique du pays tout en renforçant l’identité nationale.
Le Mali, malgré la richesse de ses traditions séculaires, avec des artistes talentueux, se trouve à la croisée des chemins. Le discours du Général d’Armée Assimi Goïta, déclarant 2025 comme Année de la Culture au Mali, reflète une volonté politique de redynamiser un secteur crucial pour la construction d’une nation.
« Conformément à ma vision de donner une culture du Mali Kura à la jeunesse et à inculquer les valeurs sociétales aux jeunes du Mali, dans une dynamique de revitalisation culturelle de nos territoires, je décrète l’année 2025, l’Année de la Culture au Mali », adéclaré le Président dans son discours à la nation. Mais au-delà de la simple proclamation, ce geste symbolique pose des questions fondamentales sur la place et le rôle de la culture dans le projet de société du nouveau Mali.
Offrir une « culture du Mali Kura »
En effet, le discours du Président met en avant la volonté d’offrir une « culture du Mali Kura » à la jeunesse. Cela traduit l’ambition de bâtir une nouvelle identité culturelle qui intègre les jeunes en tant qu’acteurs principaux. Il s’agit de les connecter à leurs racines, tout en les préparant à apporter de nouvelles idées et innovations au patrimoine culturel.
En focalisant sur la jeunesse, le Président souligne l’importance de transmettre des valeurs sociétales essentielles qui contribuent au développement et à la renaissance d’une société plus soudée.
Une stratégie de stabilisation
Aussi, la mise en avant des valeurs de paix et de cohésion sociale à travers la culture révèle une stratégie de stabilisation du pays. Il n’échappe à personne que le Mali a fait face à de nombreux défis sécuritaires ces dernières années.
Toutefois, le recours à la culture peut être perçu comme une option pour rassembler les différentes communautés autour d’un héritage partagé. À cet égard, la culture devient un outil diplomatique interne visant à apaiser les tensions et favoriser le dialogue interculturel.
Promotion des talents artistiques
Le Président Assimi Goïta souligne également l’importance de promouvoir les talents des artistes maliens. Cela peut se traduire par des initiatives variées, telles que le soutien à la création, la mise en lumière des artistes émergents et le développement d’industries créatives. En investissant dans les arts, le Mali pourrait non seulement enrichir sa scène culturelle, mais aussi stimuler l’économie par le biais de la création d’emplois et du tourisme culturel. « J’invite les Maliens à revitaliser nos valeurs culturelles et à célébrer notre riche culture durant cette année 2025 », peut-on lire dans le discours du Président. Ce n’est pas tout. Le discours présidentiel insiste également sur la valorisation du patrimoine culturel commun, incluant la protection des sites historiques, la promotion des traditions orales, et la conservation des savoirs ancestraux. La valorisation du patrimoine est essentielle pour renforcer l’identité nationale et transmettre un héritage collectif aux générations futures.
Appel à l’action
Enfin, le Président appelle chaque citoyen malien à jouer un rôle actif dans cette année de la culture. Car, faut-il le dire, ce n’est pas seulement une initiative de l’État, mais un projet collectif où chaque individu est invité à valoriser et célébrer ce qui fait la richesse du Mali. Cette approche participative peut engendrer un véritable élan national autour de la culture, suscitant la fierté et l’engagement de la population malienne.
Cette déclaration ambitieuse du Général Assimi Goïta vise à transformer la culture en un catalyseur de changement positif au Mali. En réunissant les Maliens autour de leur héritage commun, elle pourrait permettre de construire un avenir plus stable et prospère pour la renaissance nationale.
Bakary Fomba
