Appel à candidature : formation complète des femmes à l’art de la marionnette par la compagnie Nama

La compagnie Nama lance un appel à candidature à l’endroit des jeunes femmes intéressées par l’art de la marionnette. Ouvert jusqu’au premier août, à minuit, cet appel a pour but de donner une formation complète de marionnettiste aux jeunes femmes dans le cadre du projet « Plaidoyer pour monsieur Niger ».

A travers le projet « Plaidoyer pour monsieur Niger », soutenu par l’Union européenne, dans le cadre du programme « Les organisations de la société civile, actrices de la gouvernance et du développement au Mali », l’association Art Marionnettes Musique Danses dans nos Rues (AMMCDR), lance un appel à candidature à l’endroit des femmes intéressées par l’Art de la marionnette.

Celles qui seront sélectionnées à cet appel à candidature, lancé au siège de l’association le 25 juin 2022, auront l’opportunité de suivre une formation complète de marionnettiste. « Nous avons cibler les femmes pour cette formation car elles en ont le plus besoin », explique Ombotimbe Boucary, membre de l’association, appuyé en ces termes par son confrère Yacouba Magassouba « tout le monde peut pratiquer l’art de la marionnette. Les hommes tout comme les femmes. Et croyez-moi, lorsqu’une femme s’engage dans quelque chose, les résultats sont impressionnants. C’est pourquoi nous avons choisi de leur donner l’opportunité d’apprendre l’art de la marionnette à travers cet appel ».

Les femmes et la marionnette au Mali

Le Mali est un pays où l’art de la marionnette est très implanté. Sauf que les hommes sont les principaux acteurs dans ce domaine. Des femmes marionnettistes existent mais peuvent se compter du bout des doigts. Très peu d’entre elles arrivent à s’imposer, à l’instar de Maoua Koné qui demeure à ce jour, le symbole féminin de l’art de la marionnette au Mali.

Cette rareté des femmes dans le métier, selon les initiateurs, s’explique par le fait que traditionnellement, cet art est considéré depuis des lustres comme étant réservé aux hommes. Les femmes n’ayant pas le droit. « Dans d’autres pays, en occident et ici en Afrique, on retrouve pourtant énormément de femmes marionnettistes. Pourquoi devons-nous continuer à réserver le métier qu’aux hommes chez nous ? » s’interroge Ombotimbe Boucary, qui encourage les femmes à postuler en grand nombre.

Nafissatou Konaté, jeune marionnettiste toujours à l’école de la compagnie Nama, a appuyé les propos de son mentor en expliquant qu’elle arrive à joindre les deux bouts avec ce métier et qu’elle encourage vivement ses consœurs à venir tenter l’expérience.

Un programme sur trois ans

Le programme, qui a déjà commencé depuis janvier 2022, se tiendra sur 3 années. Jusqu’en fin décembre 2024.

En 2022 et 2023, 15 femmes par an, donc 30 sur les deux ans, seront formées en écriture et dramaturgie, à la création et à la manipulation de la marionnette, à l’environnement technique et à la scénographie ainsi qu’à l’Administration culturelle et la Gestion de projet artistique. Des répétitions de leur création par équipe de trois pour des formats de 20 minutes auront lieu.

En 2024, au programme, une sélection de la meilleure proposition artistique pour un accompagnement renforcé et une intégration dans le réseau professionnel, des répétitions et créations de spectacle, du coaching individualisé ainsi qu’une tournée internationale pour un nombre de spectacle restreint qui aura marqué le programme. A noter qu’une cinquantaine de représentation aura lieu ici à Bamako à travers toutes les communes.

Un projet riche en objectifs

Les objectifs sont variés. Les initiateurs veulent développer et valoriser la création dans l’espace public, faire la promotion de la culture en s’adressant à tous les publics, organiser des actions de formations en directions des jeunes, des professionnels, participer à l’éducation artistique en milieu scolaire, être une structure référente dans les réseaux artistiques maliens en organisant des séminaires.

En termes de profit pour les bénéficiaires et le fleuve Niger que le projet vise à protéger contre la pollution, les objectifs sont : permettre à 30 maliennes de se former à une petite économie artistique qui leur permettra d’augmenter leur autonomie financière tout en encourageant leur prise de parole dans l’espace public sur les questions écologiques et la sensibilisation des différents publics aux questions liées à l’environnement et plus spécifiquement autour du fleuve Niger et la question de l’eau.

Les dossiers, un CV et une lettre de motivation sont à envoyer au plus tard le 1er aout 2022 minuit à l’adresse compagnie.nama@gmail.com.

Concernant les conditions, il faut être une femme résidente à Bamako et être disponible du 1er au 30 novembre 2022.

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