Dans le cadre du projet de dénomination d’une trentaine de voies, de places et d’établissements publics dans le district de Bamako, les autorités maliennes rendent hommage aux héros et héroïnes maliens, africain(e)s. L’Exe place de la CEDEAO, le 24 décembre 2024, est devenue ainsi la place de la confédération des États du Sahel.
Dans un geste symbolique fort, le gouvernement malien a décidé de tourner la page de l’héritage colonial en rebaptisant une trentaine de voies et lieux publics à Bamako. Le mardi 24 décembre 2024, le Premier ministre, le Général de Division Abdoulaye Maïga, a inauguré cette initiative, marquant ainsi un tournant vers la valorisation de l’identité nationale et l’hommage à des figures historiques emblématiques du Mali.
L’ex Place de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), est rebaptisée Place de la Confédération des États du Sahel. Située à Kalaban Coura (commune V du district de Bamako), les bustes des 3 Présidents des États de l’AES y sont désormais érigés.
En effet, cette cérémonie s’inscrit dans le cadre de l’adoption du Décret n°2024-0722/PT-RM du 13 décembre 2024 portant dénomination de voies, places et établissements publics dans le District de Bamako. Elle marque notamment le début d’une série de rebaptisation de voies, de places et d’établissements Publics dans le District de Bamako, en remplacement de noms qui n’évoquent rien dans la mémoire collective malienne. De nombreuses voies et édifices publics de Bamako glorifiaient jusqu’à présent des figures et événements liés à la période coloniale, au détriment des héros nationaux.
Un acte au-delà d’un simple changement de noms
Cependant, cette initiative de rebaptisation ne se limite pas à un simple changement de noms ; elle symbolise une volonté profonde de réaffirmer l’identité nationale et de célébrer les contributions des héros et héroïnes maliens. En honorant ces personnalités emblématiques, le gouvernement cherche à tourner la page d’un passé colonial et construire un avenir qui valorise les luttes et les sacrifices de figures qui ont façonné l’histoire du Mali. Ce mouvement, tout en suscitant des débats, ouvre la voie à une redéfinition de la mémoire collective et à un renforcement du sentiment d’appartenance nationale.
« Cet acte incarne une volonté ferme et résolue de réhabiliter notre histoire, de magnifier nos héros et héroïnes, et de renforcer nos valeurs et notre identité nationale », laisse entendre le Premier ministre Abdoulaye Maïga.
Dans son allocution, Amadou Ouattara, Maire de la Commune V du district de Bamako, a salué ce geste symbolique à sa juste valeur. Tout en promettant d’y prendre soin, le Maire de la Commune V a exprimé toute sa satisfaction face à une telle « décision présidentielle ».
Vers un avenir mémoriel
Par ailleurs, cette initiative, qui s’appuie sur une liste initiale de 28 personnalités physiques et sept personnalités morales emblématiques, ouvre la voie à d’autres étapes. Des listes élargies à d’autres localités du Mali sont prévues, poursuivant ainsi cette dynamique de valorisation mémorielle et identitaire.
Bakary Fomba
