L’édition 2023 de la Biennale artistique et culturelle du Mali, qui se tiendra sous la houlette du ministère de l’Artisanat, de la Culture, de l’Industrie hôtelière et du Tourisme, aura lieu à Mopti du 6 au 16 juillet 2023. Cette décision qui n’est pas nouvelle, fixée depuis la fin de la précédente édition en 2010, se concrétisera enfin, après plus d’une décennie d’attente.
En effet, après Sikasso – 2010, sous Amadou Toumani Touré, Mopti avait été choisie comme la localité qui devait accueillir la Biennale artistique et culturelle en 2012. Les dispositions afin qu’elle se tienne avaient été prises, la Mascotte est déjà sur place. Les choses allaient bon train jusqu’à la crise sécuritaire survenue à l’époque, situation malheureuse qui a tout chamboulé.
Le 29 mai 2023, dans la salle Wa Kamissoko du Centre international de conférence de Bamako (CICB), sous la présidence du ministère en charge de la Culture, Andogoly Guindo, s’est tenue une conférence qui avait pour but de fournir à la presse malienne des informations en rapport avec l’état d’avancement des préparatifs de la Biennale.
La sécurité, le plus grand défi
Cet évènement unique, hautement important pour le Mali, depuis sa mise en place au lendemain des indépendances, a toujours servi de rendez-vous culturel, d’occasion de rencontre entre les différentes communautés du Mali. Au-delà de son aspect compétitif, il a toujours été un moment opportun pour réunir le Mali dans toute sa diversité.
Le ministre, lors de sa prise de parole, est revenu sur les dispositions prises pour la bonne tenue de cette édition. A noter qu’une délégation a déjà été sur les lieux pour une évaluation minutieuse : « Une délégation du ministère a déjà été sur place pour évaluer les capacités d’accueil. Une dizaine de sites répondant aux critères ont été repérés, les choses avancent bien. Mopti et la mascotte nous attendent », a-t-il rassuré.
Cette Biennale, pour les populations de Mopti tout comme pour les Maliens en général, est un défi à relever, a ajouté le ministre qui ne s’est pas privé d’aborder la question sécuritaire. Se tenant dans un contexte particulier, le centre étant une zone qui a plusieurs fois subi des attaques, il a rappelé l’intérêt particulier du Président de la transition, son Excellence Assimi Goita, concernant l’aspect sécuritaire. « Nous sommes conscients qu’il reste le défi le plus important et tout est en train d’être mis en œuvre afin que les Maliens se retrouvent pour faire la fête dans un climat de paix et de sécurité. Rien à ce niveau ne sera négligé ».
Compétitions, fête, panels
Mopti est une zone reconnue, non seulement pour la pêche mais aussi pour son tourisme et son artisanat. Cette Biennale sera donc l’occasion de mettre en avant ces activités et promouvoir les arts et la culture malienne dans son ensemble.
En plus du district de Bamako, les 19 régions administratives que compte désormais le Mali se retrouveront pour présenter chacune une troupe artistique et culturelle. Chaque troupe sera pluridisciplinaire. Les disciplines étant les suivantes : L’ensemble instrumental traditionnel avec le solo de chant, la pièce de théâtre, la musique d’orchestre, la danse traditionnelle, la musique de choeur… qui se tiendront sur différents espaces animés tout au long des 10 jours que dureront la biennale. Les salles de spectacle, les rues, les quartiers, les places publiques seront tous occupés la nuit comme le jour pour des activités diverses.
Mopti ne sera pas qu’en fête. Pour joindre l’utile à l’agréable, des panels seront aussi au rendez-vous. Différentes thématiques d’intérêt national ont été pensées pour permettre d’alimenter le débat sur la refondation du Mali via cette édition combien attendue. Elles porteront sur la paix et la réconciliation, sur le rôle de la culture dans la consolidation de la paix et de la sécurité ; le rôle de la culture dans l’unité nationale. Il est également prévu un rendez-vous de réflexion sur un fléau qui frappe la jeunesse malienne, voire africaine ; il s’agit de l’immigration des jeunes et de tous les dangers qui y sont liés.
Pour la réussite de ce rendez-vous, plusieurs parties ont été intégrées dans la Commission d’organisation. Parmi elles, la présidence, la primature, des représentants des organisations socio-professionnelles, de la culture, des arts et plus particulièrement, des organisations de la société civile, constituées d’organisations de jeunesses et de femmes.
Issouf Koné