Le journaliste et réalisateur malien Fousseyni Maïga est le tout nouveau directeur général du Centre national de la cinématographie du Mali (CNCM). C’est ce qui ressort du communiqué du conseil des ministres du mercredi 11 mai 2022. Ce choix du promoteur du Groupe Arc-en-ciel suscite déjà de l’espoir pour le 7e art malien où de nombreux défis l’attendent.
La nouvelle est tombée ce mercredi 11 mai 2022 au sortir du conseil des ministres. En service à l’Office de radio et télévision du Mali (ORTM), depuis sa démission en 2018 de son poste de Chef de la Cellule de communication du département des transports et infrastructures, Fousseyni Maïga prend les rênes du Centre national de la cinématographie qui était jusque-là dirigée par Modibo Souaré. Sa nomination à ce poste suscite déjà de l’espoir dans le monde du 7e art au malien.
Journaliste et juriste de formation, Fousseyni Maïga, depuis quelques années, fait ses armes dans la production cinématographique à travers le Groupe Arc-en-ciel, qu’il a créé en 2014 et qui est une agence de production cinématographique et audiovisuelle qui intervient sur l’ensemble de la chaîne de l’industrie du cinéma au Mali, en Côte d’Ivoire et dans d’autres Etats africains. Avec cette agence, Fousseyni Maïga et son équipe ont porté une nouvelle offre cinématographique et ont mis en avant une politique de développement des contenus locaux, inspirés des réalités maliennes et orientés vers les défis de développement du Mali.
Un talentueux réalisateur
Détenteur d’un diplôme d’études approfondies (DEA) en Droit des affaires et d’un Master en journalisme-communication, Fousseyni Maïga décroche un certificat d’accomplissement en médias numériques obtenu à l’ICFJ de Washington en 2017 et un certificat de formation professionnelle en réalisation et scénarisation à l’école de cinéma et de télévision de Québec en 2019.
Directeur de publication d’une dizaine de journaux et revues spécialisées dont le journal Le Flambeau et le journal numérique Bamako News, Fousseyni Maïga est également auteur de deux ouvrages à savoir Devoir de conscience et Paix et Réconciliation au Mali : un regard sur les enjeux politiques et les défis socioculturels du processus.
Malgré son jeune âge, 34 ans, Fousseyni MAIGA a occupé plusieurs postes de responsabilité au Mali. Il a notamment été conseiller en communication à la primature et dans plusieurs autres ministères. Depuis 2014, il a travaillé en qualité de Consultant en communication pour plusieurs agences du système des Nations unies, pour des sociétés minières et de grands programmes de développement.
Fousseyni Maiga est un réalisateur talentueux qui capitalise déjà 12 projets réalisés dont le long-métrage à succès « Le voile secret » et la série télévisée « Bamako News », diffusée depuis 4 ans sur les antennes de l’Ortm, Renouveau TV et Africable.
Fousseyni MAIGA compte aujourd’hui de nombreuses distinctions glanées au Mali et à l’international. Il a notamment remporté Le Djondjon du jeune modèle de l’année avec le Club des Méritants en 2017, le prix du meilleur jeune entrepreneur de l’année, catégorie Communication, lors du Forum Économique des Jeunes Entrepreneurs en 2018, la Médaille du Mérite national avec Effigie Abeille (2018) de la République du Mali, le prix de l’Entrepreneur africain de l’année, catégorie médias, lors de la 14e édition du Prix africain du développement tenue à Kigali, le prix du jeune Entrepreneur africain de l’année à la 3e édition de de Africain Talent Award à Abidjan (2019). En mars 2022, il reçoit le Prix international de l’innovation culturelle à Dubaï.
Un choix salué
Au-delà des réseaux sociaux où la nouvelle de sa nomination à la tête du CNCM a été presqu’unanimement accueilli par les internautes, son choix est également salué dans le microsome du 7e art malien. Le jeune réalisateur Ousmane Samassékou estime que le choix porté sur Fousseyni Maïga arrive à point nommé parce qu’à l’en croire, à un moment donné, il faut un changement qui peut amener de nouvelles idées et de nouvelles compétences pouvant apporter un plus. « Son choix est à saluer pour deux raisons. D’abord Fousseyni MAIGA est jeune et plein d’amour pour le cinéma et c’est quelqu’un de sérieux dans ce qu’il fait. Je crois qu’il peut apporter beaucoup de choses au cinéma malien », nous explique-t-il.
Alioune Ifra N’Diaye, écrivain, metteur en scène, réalisateur et non moins directeur du Complexe culturel Blonba pense que Fousseyni a démontré dans les faits son savoir-faire : «Je crois qu’il est capable de piloter la renaissance du cinéma et de l’audiovisuel maliens. Il est de la même génération que les talents montants du paysage audiovisuel malien. Sa nomination est une grande possibilité de lancer une bonne dynamique. »
«C’est un jeune réalisateur avec des idées novatrices. Il écoute. Je pense qu’il peut beaucoup apporter à ce domaine», lance le réalisateur de Les Rois des Ségou, Boubacar Sidibé qui n’a pu s’empêcher de lui laisser un conseil : «Mais un chef n’est rien sans soutien. Il aura besoin de fédérer les cinéastes pour un meilleur résultat. »
Le défi majeur aujourd’hui pour le nouveau directeur aux dires de d’Alioune Ifra N’Diaye, est de : « transformer le CNCM en une véritable institution de développement du cinéma et de l’audiovisuel. Le sortir de la production . »
Youssouf Koné