Cinéma : « Bê Jê Fanga », l’espoir malien au prochain Fespaco ?

Produit par le Centre national de la Cinématographie du Mali (CNCM), le film « Bê Jê Fanga » (démocratie), du réalisateur malien Bouna Cherif Fofana, entend redorer le blason du 7e art malien sur la scène internationale, notamment au prochain Fespaco qui se tiendra en 2023 à Ouagadougou.

Le ministre de la Culture, de l’Artisanat, de l’Industrie hôtelière et du Tourisme, Andogoly Guindo, a donné, le 1er septembre 2022, à la cité universitaire de Kabala (Bamako), le 1er clap du film Bê Jê Fanga, l’héritage incompris du réalisateur malien Bouna Cherif Fofana.

Produit par le Centre national de la cinématographie du Mali (CNCM), le film se positionne comme l’espoir du Mali au prochain Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (FESPACO).

Tournage “Bê Jê Fanga”, à la cité universitaire de Kabala, CP: CNCM

Une régression qui inquiète

La dernière sélection du Mali dans la catégorie long métrage pour l’étalon du Yennenga, remonte à 2019 avec Barkomo de Boucary Ombotimbe et Aboubacar Bable Draba. Bien que le Mali soit l’un des plus grands habitués et des plus titrés du Fespaco, en deuxième position derrière le Maroc, avec trois Etalons d’Or, (le doublé Baara et Finye de Souleymane Cissé, respectivement en 1979 et 1983, puis Guimba, un tyran une époque de Cheick Oumar Sissoko en 1995), les sélections maliennes pour l’étalon d’or se font de plus en plus rares.

A la 27eme édition, celle d’octobre 2021, qui marque la dernière en date, le Mali n’a pas eu l’occasion de bénéficier d’une sélection dans la catégorie long métrage fiction. Une situation qui pousse les cinéastes et les autorités du Mali à se questionner sur la place du cinéma malien sur l’échiquier continental. L’inquiétude est bien présente, elle est pesante.

De l’espoir

« Nous espérons que ce film redonnera de l’espoir, sinon un nouveau souffle au cinéma malien. Au-delà des compétitions, nous espérons qu’il aidera à la compréhension de la démocratie dans notre pays par les maliens, notamment par sa jeunesse », explique le ministre de la culture Andogoly Guindo.

Le ministre de la culture, Andogoly Guindo sur le plateau de tournage

Les défis sont majeurs pour ce film sur lequel les acteurs du 7e art malien ont beaucoup investi, le CNCM en premier lieu : « Ce projet est une volonté commune de remettre le Mali sur la scène internationale et aussi de remettre les techniciens maliens en activité. Des techniciens très bons mais qui, faute de production, n’arrivent pas à exprimer leur talent. Cette production entend redorer le blason du cinéma malien au prochain Fespaco », a indiqué Fousseyni Maïga, le directeur du CNCM.

Le Fespaco est l’un des rares festivals d’État dédié au cinéma à travers le monde. Depuis 1969, il contribue à promouvoir le 7eme art en mettant en avant des films de qualité tant sur la forme que le fond. Les acteurs du film, l’ayant compris, ont donné toutes les chances à ce projet afin qu’il parvienne à se hisser à la place des réalisations qui ont bénéficié d’une sélection pour l’étalon du Yennenga.

Les étudiants et la vie politique

Bê Jê Fanga, retrace les péripéties et les enjeux de la jeune démocratie malienne et l’implication des étudiants dans la vie politique. Héritière de la démocratie proclamée en 1992, l’Association des élèves et étudiants du Mali (AEEM) se réclame ainsi porte flambeau de cette démocratie incomprise et se voit inscrite dans une dynamique de défense des droits des élèves et étudiants.

Photo de famille avec M. le ministre de la culture

L’histoire est portée par trois protagonistes, tous membres de l’AEEM : Fassara, secrétaire général du bureau de l’AEEM, Blanche, la trésorière, et Zoumana, le porte-parole. Ce noyau dur de l’AEEM occupe une place de choix dans la gestion des affaires publiques et gère d’une main de fer la cité universitaire. Ils ont pour adversaire un groupe de jeunes étudiants très actifs. Ces derniers sont dirigés par Moustaph, ennemi juré de Fassara.

L’intérêt qu’accorde les autorités maliennes, notamment le ministre de la culture à ce projet, est sans doute une belle source de motivation pour son réalisateur Bouna Cherif Fofana de le mettre à la hauteur des attentes.

Youssouf Koné   

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