Association Arts Marionnettes Musique Clowns et Danse dans nos Rues (AMMCDR) avait lancé, il y a deux mois de cela, un appel à candidature dans le cadre d’une formation complète en art de la marionnette, pour son projet intitulé « Plaidoyer pour monsieur Niger », financé par l’Union européenne. Suite à cet appel, 15 jeunes femmes ont été sélectionnées. La formation a commencé ce 5 septembre 2022, au siège de la compagnie Nama.
Dans le cadre du projet dénommé « Plaidoyer pour monsieur Niger », de l’Association Arts Marionnettes Musique Clowns et Danse dans nos Rues, une formation complète en art de la marionnette a débuté ce lundi 5 septembre, au siège de la compagnie à Magnambougou.
« Plaidoyer pour monsieur Niger » est une initiative culturelle qui vise à utiliser l’art de la marionnette comme outil de sensibilisation sur les dangers auxquels sont confrontés le fleuve Niger à cause de la pollution. Les auteurs ont mis l’accent sur les femmes car, soutiennent-ils, la femme à son mot à dire en tant que mère de l’humanité. Elle a une certaine légitimité vis-à-vis de ce combat puisqu’elle donne la vie et que l’eau représente cette vie.
Déroulement de la formation
La formation, qui sera une initiation complète à l’art de la marionnette se fera en plusieurs étapes : d’abord il y aura l’étape de l’écriture du réel, ensuite la construction de marionnettes qui débouchera sur l’environnement technique et scénographique. Pour terminer, il y aura la gestion et l’administration de projets artistique.
L’étape en cours est celle de l’écriture du réel, assurée par Nathalie Veuillet. La spécialité de cette formatrice consiste à écrire sur les problématiques contemporaines comme le cas du fleuve Niger dont la pollution représente un véritable problème pour le Mali. « L’écriture du réel permet d’aller à la rencontre des gens, leur poser des questions et, à partir des données récoltées, réaliser des spectacles qui peuvent apporter des solutions ou des pistes de réflexion profitable à tous », explique-t-elle.
Nathalie travaillera avec le groupe de femmes qui ont été sélectionnées pendant deux semaines. Elles sont au nombre de quinze. Différentes thématiques sur les enjeux climatiques liées au fleuve Niger seront au cœur de cette première étape. Avec les bénéficiaires, elle ira à la rencontre des populations riveraines afin de s’imprégner de leurs problématiques du quotidien, savoir dans quelle mesure la pollution impacte leurs quotidiens.
Ensuite
Une fois les textes prêts, les femmes, par équipe de trois, feront des répétitions sur des formats de 20 minutes pour ensuite les présenter lors d’une tournée à Bamako. « Nous ferons une cinquantaine de tournées qui sera accompagnée de débats. Ces tournées se feront de 2022 à 2023 », confie le chargé de communication, Ombotimbé Boucary.
En 2024, qui marquera la dernière année du projet, la meilleure proposition artistique sera sélectionnée pour un accompagnement renforcé et une intégration dans le réseau professionnel. Cette proposition fera des répétitions et bénéficiera de tournées nationales et internationales, notamment au Burkina Faso et au Togo.
Permette à la femme malienne d’être autonome
Ce projet veut faire d’une pierre deux coups. En même temps qu’il se positionne comme un plaidoyer pour le fleuve Niger, il vise à faire en sorte que les jeunes femmes bénéficiaires, qui sur les deux années (2022 et 2023) seront au nombre de 30, puissent vivre de l’art de la marionnette.
« La formation entière, impliquant toutes les étapes se fera en 40 jours. Après, nous entamerons les tournées dans le cadre du plaidoyer proprement dit », ajoute Yacouba Magassouba, chef du projet.
Issouf Koné