Le vendredi 26 mai 2023, à l’établissement « Les écrivains » sis à Ouoloffobougou, s’est tenue la traditionnelle représentation de contes via des spectacles de marionnette. Une initiative née d’une collaboration entre l’établissement et la Compagnie Sogolon du maître marionnettiste, conteur et musicien Yaya Coulibaly.
De la joie, de l’attention, de la danse et des applaudissements occupent la cour de l’école. Des sourires s’envolent çà et là. Les enfants, captivés par les différentes marionnettes et histoires racontées par Yaya Coulibaly, sont en parfaite harmonie avec ce dernier. Ils sautent, débordent de curiosité, s’approchent des marionnettes ; veulent même les toucher. « Il faut considérer l’enfant comme une partie intégrante du spectacle. On ne doit pas faire sans lui. Ils ne doivent pas qu’observer mais doivent plutôt participer à travers des chants, des pas de danse, des questions réponses », explique le marionnettiste.
Au menu, deux histoires : Le petit chaperon rouge et Le petit sioux, illustrées par Yaya Coulibaly et son équipe pour le bonheur des enfants de l’école. Par vague de deux classes, chaque vendredi, la cour de l’école est animée pendant une bonne heure pendant la matinée.
Initier les enfants aux valeurs ancestrales
Résultat d’une collaboration entre l’administration et la compagnie Sogolon, cette initiative qui date de depuis le début de l’année scolaire 2022-2023, vise à distribuer du conte chaque vendredi aux enfants de l’école. L’enjeu va au-delà car en plus des représentations de contes et de marionnettes, il est aussi prévu des initiations à la conception, à la réalisation et à la fabrication des marionnettes, un domaine dans lequel la Compagnie Sogolon a laissé ses empreintes à travers le Mali mais aussi au-delà de ses frontières. « Cette initiative vise d’autres écoles avec lesquelles nous sommes en étroite collaboration ; notamment Les Lutins, l’Établissement les Angelots l’école Liberté, Le Groupe scolaire la Petite Academy de Sébénikoro et bien d’autres. Ce n’est que le début », nous informe Facinet Coulibaly, Directeur Général de la compagnie Sogolon
Initier les enfants aux valeurs ancestrales est capital, pense Yaya Coulibaly. En ce sens, un pan de l’initiative cible le corps professoral qui pourrait aussi avoir besoin de méthodologie pour préparer les contes illustrés. « A l’attention du corps professoral, nous avons une approche de préparation de contes illustrés. En effet, on peut rencontrer de très bons professeurs qui, malheureusement, ne se connaissent pas en contes illustrés. Le projet prend aussi cet aspect en compte », ajoute Yaya Coulibaly.
Trouver une alternative à la problématique de l’éducation
Il était aussi question de trouver l’équivalence de la valeur symbolique des animaux dans le conte. Selon le maître marionnettiste, quand on prend les fables de la fontaine, les enfants se retrouvent mais lorsqu’ils entendent le loup, ils ne savent pas si c’est un animal qui a une équivalence ici en Afrique. Concernant l’hyène qui est très présente dans les contes ici, les enfants maliens ne connaissent pas forcément son équivalent en Europe.
L’histoire du petit chaperon rouge a été illustrée par la Compagnie Sogolon qui voulait trouver une alternative à la problématique de l’éducation aujourd’hui. Que ce soit en Europe ou en Afrique, le marionnettiste est convaincu que pour vaincre la haine, la violence et créer l’union, l’acceptation au niveau des écoles, c’est une approche à exploiter.
Pour l’heure, chaque vendredi, une unité familiale dans un air de village est mise en place par la Compagnie Sogolon pour procurer aux enfants de l’école Les écrivains, les armes nécessaires à la construction de leur futur via l’art du conte et de la marionnette.
Issouf Koné
