Cultur’act : le programme d’émergence artistique et culturelle en marche

Le lycée Ba Aminata Diallo a accueilli le vendredi 26 août la pièce de théâtre « Lettre à Tiffany », dans le cadre des activités du Programme d’émergence artistique culturelle de l’Association Cultur’Act. L’autorotation de la femme était au cœur des prestations artistiques.

C’est devant un parterre d’élèves issus de 6 établissements de la capitale malienne que la pièce intitulée Lettre à Tiffany, de Fama Mademba Sacko a été jouée. Issue du programme Emergence à l’écriture du festival Les Praticables 2021, cette pièce se dresse comme un réquisitoire contre la condition de la femme et de jeune fille dans notre société. Dans cette pièce, il est question d’une jeune fille contrainte de pratiquer le plus vieux métier du monde pour subvenir à ses besoins et parfois à ceux de sa famille.

Lettre à Tiffany, représentation

Sur la scène, la jeune dame, Tiffany, débarque très furieuse chez son amant Issa après réception et lecture d’une lettre de ce dernier. La discussion tendue entre les deux personnages se tourne autour de ladite lettre. L’homme accuse sa dulcinée, qu’il vient de rencontrer, de s’être mise avec lui par intérêt et non par amour. Réponse du berger à la bergère, Tiffany estime, de son coté, que son homme ne pense aussi qu’à satisfaire sa libido.

Le toile de fond de cette pièce est bien plus qu’une séance de pugilats verbaux autour d’un amour d’intérêt. C’est une véritable révélation sur la condition de nombreuses jeunes filles des quartiers périphériques de la capitale malienne, qui, poussées par une condition de vie exécrable, tombent dans la débauche pour pouvoir joindre les deux bouts.  

Lettre à Tiffany, représentation

Un message fort et sensible

L’éducation familiale, la pauvreté mais surtout l’irresponsabilité de certains parents sont à la base de la vie de débauche de nombreuses filles qui auraient pourtant souhaité avoir une vie plus décente leur permettant d’aller à l’école afin de réaliser leur rêve, d’être autonome et épanouie. Mais, ces conditions sapent toute perspective d’un avenir meilleur pour elles.  

Un panel de discussion sur la pièce a permis au public, composé essentiellement de jeunes, de comprendre davantage le message que véhicule l’œuvre. « Cette pièce a été choisie parce qu’elle véhicule un message fort, sensible. C’est une pièce ancrée dans la sensibilité humaine. Elle nous fait comprendre qu’on ne doit pas juger les autres dans leur construction, leur donner le bénéfice du doute pour leur permettre de se construire correctement », nous confie Dia Yaye Sacko, présidente de l’Association Cultur’Act.  

Dia Yaye Sacko, présidente de l’Association Cultur’Act

L’auteur de la pièce, Fama Mademba Sacko estime que le programme de Cultur’Act est une belle opportunité et un cadre idéal pour la diffusion de cette pièce. Car, à l’en croire, elle a été créée pour être vue. Le jeune comédien et dramaturge compte bien, si les moyens le permettent, en dehors de ce programme, faire d’autres représentations de la pièce dans des quartiers périphériques de Bamako. L’objectif, selon lui, est que la pièce soit vue par un large public afin de sensibiliser sur ce phénomène qui prend de l’ampleur dans notre société.

Un programme de promotion du vivre ensemble         

Lancé en mai dernier par l’Association Cultur’Act, le programme d’émergence artistique et culturelle se veut non seulement un cadre de promotion des industries culturelles et créatives (ICC) mais aussi de renforcement de la paix, de la cohésion, du vivre ensemble, de l’autonomisation de la femme et de la jeune fille à travers les arts et la culture.

Financé par l’ambassade du royaume du Danemark au Mali à travers le Fonds d’appui aux moteurs du changement (Famoc), le programme s’étalant sur 6 mois compte 6 jeunes artistes bénéficiaires directs dans différentes catégories d’art comme le théâtre, la musique, les arts plastiques, le cinéma, le conte. « Je crois que des initiatives comme Cultur’Act méritent d’être multipliées et encouragées afin de permettre à des jeunes artistes comme nous de pouvoir vivre de notre art et de faire connaitre nos œuvres à un large public mais aussi de contribuer à la transformation sociale dans notre société » ajoute Fama Mademba Sacko, bénéficiaire du programme avec Lettre à Tiffany.

Une grande sortie collective permettra à tous les artistes bénéficiaires du programme de pouvoir présenter leurs œuvres au public.

Youssouf Koné  

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