Danse : à la découverte du nouvel espace « Don Sen Folo – Lab »

Situé dans la commune rurale de Bancoumana, dans le Mandé, à 53 km de Bamako, le nouvel espace de la compagnie “Don Sen Folo – Lab” est un site culturel plein d’opportunités. Un laboratoire dédié à la créativité et à la promotion artistique.

Il est 11 heures. Le soleil règne déjà en maitre dans le ciel. Lorsque le véhicule qui nous transporte se stabilise, les inquiétudes se lisent sur les visages. Elles se dissipent aussitôt car juste devant, un grand arbre nous accueille pour nous couvrir de ses généreuses branches. Nous sommes sur le nouveau site du laboratoire de danse et de création artistique Don Sen Folo – Lab, à Bancoumana, en zone rurale.

Originalité. Presque 2 hectares d’occupation. De la verdure, des cases colorées, un château d’eau, une belle vue sur un paysage attrayant. Au fur et à mesure qu’on avance, on découvre l’espace dans toute son entièreté. Un restaurant, des toilettes aux standards modernes, un grand atelier de travail ou des ouvriers, retranchés, travaillent sur un projet à venir : la pirogue du zémé. Un four pour produire du pain, du maraîchage par-ci par-là en plus de quelques bâtiments en construction. Alimenté à l’aide de panneaux solaires, le nouveau Don Sen Folo – Lab est un petit village, assez commode, né dans les bras d’un autre : Bancouma.

« Le fleuve Niger, nous informe le Directeur Lassine Koné, chorégraphe et danseur, n’est pas loin ». Bancoumana, dont l’autorité coutumière a bien voulu accueillir le nouvel espace du laboratoire de danse et de création artistique Don Sen Folo – Lab, est une commune rurale située dans la région de Koulikoro, à une cinquantaine de kilomètres de Bamako. Le laboratoire, accessible, est à deux pas du goudron.

Une opportunité

Résultat d’un rêve longtemps porté par Lassine Koné, ce nouveau lieu répond à plusieurs besoins. « A travers ce laboratoire, l’objectif est de permette aux artistes d’ici et d’ailleurs d’avoir un espace au sein duquel ils pourront travailler de manière professionnelle, loin des contraintes de la ville de Bamako », explique-t-il.

C’est un lieu de formation et de création artistique. Une opportunité pour les danseurs, les chorégraphes, les marionnettistes, les comédiens et tous les autres acteurs du spectacle vivant, qu’ils soient artistes ou promoteurs de spectacle. « C’est de l’or pour nous en tant que jeunes danseurs car, des lieux de formation de ce type se font de plus en plus rares », témoigne Thomson Attissougbe, danseur.

Aussi, en Afrique, peu de villages ont accès à l’offre cultuelle. Situer ce laboratoire en zone rurale est aussi une manière de permette aux populations de ces zones de pouvoir en bénéficier de façon directe. « Travailler sur un spectacle, le voir et pourquoi pas y figurer si besoin y est, sont autant de possibilités pour les jeunes de Bancoumana et des villages environnants » se réjouis M. Camara, habitant de la localité.

La reconnexion avec l’essentiel

Beaucoup d’anciens se plaignent aujourd’hui d’une rupture des jeunes avec la culture malienne. Internet a empiré les choses en développant un monde virtuel qui, de plus en plus accroit cette déconnexion.

Bancoumana étant situé dans un lieu aussi symbolique de l’histoire du Mali qu’est le Mandé, Don Sen Folo – Lab est un endroit adapté pour se réapproprier sa culture, son histoire. Il est construit dans le strict respect de l’environnement comme le recommande le chapitre III de la charte de Kurukan fuga, texte très ancien sur les droits fondamentaux concernant la vie en société.

L’aspect « vivre en communauté » est très remarquable. Les toilettes sont communes, les cases d’habitation se font face et sont assez proches les unes des autres. « Nous aurions pu construire des toilettes à l’intérieur de chaque case mais le faire ainsi serait un peu rompre avec ce côté union, c’est la raison pour laquelle les toilettes sont communes comme au village, nous y sommes d’ailleurs », explique Lassine Kone.

Ce nouveau site, dont la capacité d’accueil est encore plus grande, tombe à pic. C’est un pas de plus dans le processus de développement de l’art au Mali.

Issouf Koné

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