Danse contemporaine – Don Sen Folo-Lab : l’acte 2 de « Corps pour XXIIe siècle » mené à bon port

Dans le cadre de sa politique de formation en danse contemporaine, la structure Don Sen Folo-Lab, en collaboration avec quelques partenaires, a mis en place Corps pour XXIIe siècle. Il s’agit d’un programme de formation à l’endroit de 13 jeunes danseurs venant de plusieurs pays africains. Après l’acte 1 (2021-2022), l’acte 2 ( 2022-2023) vient d’être mené à bon port. Bientôt l’acte 3.

Tout comme la première, la seconde année du projet Corps pour XXIIe siècle a comblé une fois de plus les initiateurs de par sa réussite quelque peu inespérée, vu le contexte social mais également politique qui mine le Mali depuis plusieurs années maintenant.

La compagnie Don-Sen Folo Lab, en gagnant ce nouveau pari, se projette une fois de plus dans une dynamique de maintien de son objectif qu’il s’est fixé depuis sa naissance : faire de la danse contemporaine une discipline connue au Mali, respectée mais surtout capable de faire vivre les professionnels du domaine.

L’acte 2 de la formation Corps pour XXIIe Siècle, menée par la compagnie, au niveau de son laboratoire à Bancoumana, a été porté à son terme grâce à une collaboration avec La compagnie Auguste bienvenu, située à Bordeaux avec une branche au Burkina Faso et la compagnie Les inachevés qui sont à Grenoble en France. Plusieurs autres structures, de par leur soutien, ont rendu possible cette mission portée par Lassine Koné et son équipe. Combat qui se poursuit d’ailleurs. Parmi ces soutiens, la Stichting DOEN, l’Institut français de Paris, le Centre Culturel Kôrè de Ségou. Inclus dans le programme ACP-UE CULTURE-AWA, le projet de formation a bénéficié également du soutien financier de l’Union européenne et du soutien du Secrétariat de l’OEACP (Organisation des États d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique.)

Première année, deuxième année

Durant 7 mois par an (2021 et 2022), 13 jeunes danseurs venant de nombreux pays d’Afrique (Togo, Sénégal, Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Mali, Guinée Conakry, Bénin…) se sont retrouvés au Mali, au siège de la structure Don Sen Folo Lab à Bancoumana, pour des séances de formation. Pendant la première année, la formation était basée sur les techniques de base, axées sur la maîtrise du corps, chose importante pour tout danseur.

Pendant l’année 2, le travail était très axé sur l’imagination, sur l’importance d’aller en profondeur sur les techniques de base des danseurs. La maîtrise de la respiration, la fluidité dans les mouvements, l’occupation de l’espace, les techniques de développement d’une partie bien précise du corps jusqu’à un ensemble bien déterminé. « Le fait pour un danseur de prendre conscience de son espace, de sa personne, afin de mieux exploiter le tout est important », explique Lassine Koné.

La réflexion va au-delà pour toucher l’aspect social, territorial, le danseur en se posant la question de savoir quel territoire il occupe, explore consciemment ou inconsciemment mais avec utilité dans tous les cas la question de la découverte mais surtout du vivre ensemble.

Des participants comblés

Moustapha Konaté est danseur. Il nous vient du Burkina. Cette formation selon lui, de part son programme intéressant, a offert à ses camarades et lui un cadre d’échange avec des artistes et d’autres personnes ressources du milieu artistique et d’ailleurs, sur leurs expériences professionnelles et leurs parcours artistiques. Toutes ses opportunités, ajoute-t-il, leur donnent une large ouverture d’esprit sur la danse, sur les autres domaines artistiques et surtout, elle ouvre des portes sur un vaste réseau relationnel dans le monde de l’art contemporain : « Elle ne se limite pas non plus qu’à la danse où qu’à l’art, la formation Corps pour XXIIème siècle acte II à un très grand côté social. En effet, elle vise à placer l’artiste dans son contexte d’acteur du développement socioculturel et économique de sa société car pour don sen folo, l’artiste n’est pas au-dessus de sa société, il est comme l’ouvrier, comme le commerçant ou le fonctionnaire, un maillon de cette chaîne sociale et son travail doit contribuer au développement de cette société dont il fait partie. »

Attissougbe Mississo Kokou Thomas quant à lui vient du Togo. « La formation corps pour XXIIe Siècle Acte II a été pour moi est un bon projet qui m’a permis de mieux cerner l’art de manière générale et la danse contemporaine en particulier. Pour moi, être artiste ne se limite pas à l’activité mais à la manière d’entraîner la population vers ce que l’on fait comme art et cela, je l’ai appris à Don Sen Folo au cours de la formation », témoigne-t-il.

Durant la troisième année, un manifeste dans le cadre de ce projet sera élaboré. Ce volet sera mis en œuvre en collaboration avec le critique Chab Touré.

Issouf Koné

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