L’artiste danseur et chorégraphe malien, Lassina Koné, est actuellement sur le sol togolais, sur invitation de l’Association Sol’oeil d’Afrik, dans le cadre de la 5e édition de son programme « Danse traditionnelle et création d’aujourd’hui ». L’artiste y dirige un atelier international sur son concept chorégraphique novateur de l’investissement d’un lieu le temps d’une création artistique.
La danse contemporaine malienne connait un essor remarquable de nos jours, même au-delà de nos frontières, grâce aux efforts et surtout à la créativité de ses acteurs. En témoigne la présence remarquable des artistes chorégraphes maliens sur l’échiquier international. Le dernier cas illustratif est l’invitation de Lassina Koné, danseur et chorégraphe malien dans la capitale togolaise dans le cadre de la 5e édition du programme Danse traditionnelle et création d’aujourd’hui (DTCA) de l’association Sol’oeil d’Afrik.
Le programme DTCA, initié en 2015, se veut un espace de recherche et de formation artistique visant à introduire les danses traditionnelles dans le processus de création chorégraphique contemporaine à travers un atelier de renforcement de capacités de jeunes artistes danseurs professionnels africains. Cette 5e édition réunit une vingtaine de jeunes danseurs africains émergents venus du Bénin, du Niger, de la Côte d’Ivoire, du Mali, du Gabon, du Burkina Faso, du Tchad et du Togo, encadrés par différents chorégraphes et assistants chorégraphes.
L’artiste malien y est invité pour donner un atelier en lien avec la thématique de cette 5e édition du programme : « Interprétation chorégraphique : le danseur interprète ». Son atelier regroupe 9 jeunes danseurs du Burkina Faso, du Bénin, du Tchad et du Togo.
Cette invitation du fondateur de la compagnie Don sen Folo et de son laboratoire éponyme est sans doute la reconnaissance d’une démarche chorégraphique originale et novatrice que l’artiste malien explore depuis près d’une dizaine d’années. Il s’agit du concept de l’investissement d’un lieu. Une démarche qui consiste pour l’artiste à investir un espace donné (un espace public, une rue, un marché…) afin de le questionner, de questionner la vie et l’histoire de cet espace.
« C’est une reconnaissance qui fait grandir chaque étape de ce concept. Je remercie les organisateurs de ce programme pour cette reconnaissance et cette invitation qui me permet de partager mon savoir avec des jeunes et avec un autre public », explique Lassina Koné qui a décidé d’investir un garage-auto à Lomé avec son groupe de jeunes bénéficiaires.
Créée 2010, l’Association Sol’oeil d’Afrik se veut une plateforme ouest africaine de recherche chorégraphique ayant pour objet l’exploration du patrimoine africain de la danse traditionnelle. Elle entend mettre la discussion chorégraphique au cœur de la problématique de la recherche pour le rayonnement de la danse traditionnelle sur le continent. Une vision qui a conduit à la création du programme DTCA en 2015.
Après les trois semaines de formation, les jeunes chorégraphes procèderont à la restitution de leur atelier le samedi 30 juillet prochain.
Youssouf Koné