Trois membres du collectif Yamarou Photo sont actuellement à Kassel en Allemagne, dans le cadre d’une exposition éphémère sur la série « Korèdugaw » du photographe Seydou Camara. L’exposition intitulée « 100 minutes à Kassel », s’inscrit dans le cadre de “Documenta 15” (du 18 juin au 25 septembre 2022). En plus de l’exposition, un studio photo aux couleurs de la société Korèduga a été mis en place pour les visiteurs.
La participation du photographe malien et non moins président du collectif Yamarou Photo, Seydou Camara, à la 15e édition de Documenta, l’une des plus grandes manifestations au monde dédiée à l’art contemporain en Allemagne, ne passe inaperçue à Kassel. En effet, dans la continuité de sa performance photographique à Documenta 15, avec sa série Korèduga qui y exposée, trois membres collectif Yamarou Photo à savoir Kani Sissoko Abdoul Karim Diallo et Alfousseyni Konaté sont présentement à Kassel pour des expositions éphémères.
Initiée par la Fondation Festival sur le Niger, membre du collectif Lumbung, afin de promouvoir davantage la série Korèdugaw de Seydou Camara, le projet « 100 minutes à Kassel », soutenu par Viewpoint, partenaire de Yamarou Photo, se fixe comme objectif de créer des expositions éphémères et une rencontre de 100 minutes qui réunissent les cœurs et les esprits autour de l’art dans les rues de Kassel et dans d’autres espaces comme des marchés et des maisons de personnes âgées.
En plus de cette exposition éphémère, un studio photo mobile aux couleurs des korèduga a été créé pour permettre aux visiteurs de se faire photographier dans un style vestimentaire korèduga. Les personnes photographiées emportent leur portrait imprimé chez eux en guise de souvenir.
Ce travail des photographes sur la société Koreduga s’inscrit en droite ligne de la démarche de la Fondation sur le Niger qui se donne comme objectif de promouvoir et de valoriser la culture locale et plus largement la culture africaine. Ces initiatives qui permettent de faire découvrir au monde la société korèduga, inscrite depuis 2011 sur la liste du patrimoine immatériel nécessitant une sauvegarde urgente de l’Unesco ne peuvent qu’être salutaires.
« Ce studio korèduga est un signe de partage de notre culture avec les autres, un message de sagesse et d’humilité, de paix pour ce monde si fragile. Les korèduga jouent un grand rôle dans la société. Ils sont adeptes de la joie et de la paix. Cette philosophie doit être partager à travers le monde », nous explique Seydou Camara pour qui cette initiative est un excellent départ pour son projet de création des studios korèduga un peu partout dans le monde afin de contribuer à la sauvegarde et à la promotion de cette société initiatique malienne aux fonctions sociales multiples.
Après le séjour de 12 jours à Kassel, les trois photographes maliens mettront le cap sur Amsterdam (Pays Bas) pour d’autres rencontres professionnelles.
Youssouf Koné
