EGCC : repenser le rôle et le fonctionnement des centres culturels au Mali 

Le Centre international de conférence de Bamako accueille, les 21 et 22 novembre 2023, les états généraux des centres et complexes culturels du Mali (EGCC). Cette initiative du réseau Kuruni entend entre autres faire l’état des lieux de ces infrastructures culturelles, repenser leur système de fonctionnement et leur place dans le développement économique et dans la promotion du vivre ensemble au Mali. 

Placés sous le thème : « Place et rôles des infrastructures culturelles dans la promotion de la culture pour une économie durable et pour la paix », ces états généraux enregistrent la participation d’une centaine de personnes représentant les centres et complexes des 19 régions du Mali et du district du Bamako ainsi que d’autres parties prenantes du secteur de la culture au Mali. 

La cérémonie tenue ce mardi 21 novembre 2023 au Centre international de conférence de Bamako (CICB),  en grande pompe, sous la présidence du ministre de l’artisanat de l’industrie hôtelière et du tourisme, Andogoly Guindo et en présence de nombreuse personnalités politique, diplomatique et culturelle, comme l’ancien Premier ministre Moussa Mara, l’ambassadeur d’Allemagne au Mali et le célèbre chanteur Salif Keita, est un témoignage éloquent de toute l’importance de rencontre pour le secteur culturel malien. 

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Etablir une vision commune 

« L’objectif global des états généraux est d’évaluer le développement du secteur culturel via les centres et de mobiliser les acteurs pour une réflexion collective, d’établir une vision commune et de définir des actions concrètes », expliquent les organisateurs du Kuruni, regroupant dix centres appuyés par le projet Donko ni Maaya de la coopérative allemande GIZ, un réseau créé pour consolider leurs structures culturelles respectives et valoriser le secteur par la formation et le plaidoyer en faveur des industries culturelles maliennes. 

Toutefois, en se voulant incisifs, ces états généraux ne se limitent pas seulement aux centres membres du réseau Kuruni. Ils sont ouverts à l’ensemble des infrastructures culturelles maliennes d’où l’implication de toutes les régions pour une synergie d’actions au bénéficie du secteur culturel malien. « Les centres constituent le socle sur lequel repose notre secteur des industries culturelles et créatives. Elles sont les gardiennes de notre patrimoine, les vecteurs de notre créativité et catalyseurs de notre développement économique. En Investissant dans ces infrastructures, nous investissons dans l’avenir de notre pays », soutient le ministre Andogoly Guindo. 

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De nombreuses raisons ont motivé l’organisation de ces états généraux aux dires du président du réseau Kuruni, Fousseyni Diakité : « D’abord, le manque de collectif des centres culturels. Aussi il n’y a jamais eu des états généraux des centres culturels au Mali. Donc il fallait le faire. En second lieu, l’état actuel d’instabilité qui prévaut au Mali voire dans le monde ».  L’objectif selon lui étant de réfléchir à donner une nouvelle orientation à la collaboration entre l’Etat, le secteur privé ainsi que les institutions nationales et internationales et le secteur de la culture. 

Un cadre idéal de partage

Au-delà de leur aspect économique, les centres culturels sont également des espaces de rencontre, d’échange, de cohésion sociale et de la célébration de la diversité et du vivre ensemble. Cet aspect ne reste pas en marge de ces états généraux : « Nous aspirons à renforcer la cohésion sociale, encourager le dialogue entre les communautés et mettre en avant la contribution vitale de la culture à la paix, à la stabilité et au développement économique de nos localités », expliquent les organisateurs de l’évènement.

« Ces états généraux sont importants parce que c’est dans les centres où l’œuvre et le public se rencontrent, où l’économie de la culture se construit. Il est important de les tenir car le secteur culturel malien est confronté a beaucoup de défis et ces états généraux peuvent aider à relever ces défis », dira Alioune Ifra N’Diaye, directeur du complexe culturel Blonba. « C’est un cadre idéal de partage d’expériences entre acteurs culturels de différentes localités du pays. Je suis certain que de ces états généraux nous sortiront outillés afin de pouvoir mieux gérer nos centres en vue de la promotion des arts et de la culture dans notre pays », ajoute Salaha Maïga directeur du festival Vivre ensemble de Tombouctou.

Au sortir de ces deux jours de travaux, une feuille de route inclusive sera élaborée et sera mise en œuvre pour le développement du secteur de la culture et bien sûr des infrastructures culturelles. 

Youssouf Koné 

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