Le restaurant Roots du quartier du fleuve, à Bamako, accueille depuis le 8 mars 2022, une exposition intitulée « La beauté achromique » de la jeune peintre malienne Habibatou Yaye Keita. Cette exposition se dresse comme un réquisitoire contre le traitement réservé aux personnes atteintes du vitiligo dans notre société.
Elles sont surnommées « 𝗟𝗲 𝘇𝗲̀𝗯𝗿𝗲 » ou encore « 𝗟𝗮 𝘃𝗮𝗰𝗵𝗲 » du fait de la pigmentation involontaire de leur peau, causée par la maladie auto-immune appelée le vitiligo.
Les personnes atteintes de cette maladie font souvent l’objet de rejet dans la société. Toute chose que la jeune artiste plasticienne Habibatou Yaye Keïta entend dénoncer à travers sa série intitulée « 𝗟𝗮 𝗯𝗲𝗮𝘂𝘁𝗲́ 𝗮𝗰𝗵𝗿𝗼𝗺𝗶𝗾𝘂𝗲 ». Cette exposition à été inaugurée le 8 mars dernier au restaurant Roots de Bamako. C’est également une manière pour l’artiste de magnifier les personnes souffrant de cette anomalie corporelle.
Composée de 18 toiles, « La beauté achromique » se dresse comme un appel à l’acceptation des personnes atteintes de cette maladie qui sont victimes de détresse psychologique et sont parfois en marge de la société. Cela affecte leur vie sociale ou amoureuse. Cette situation entraine également une perte de confiance en soi chez ces personnes.
« 𝘑’𝘢𝘪 𝘤𝘰𝘯𝘯𝘶 𝘤𝘦𝘵𝘵𝘦 𝘮𝘢𝘭𝘢𝘥𝘪𝘦 𝘦𝘵 𝘴𝘢 𝘧𝘪𝘦𝘳𝘵𝘦́ 𝘱𝘢𝘳 𝘭𝘦 𝘮𝘢𝘯𝘯𝘦𝘲𝘶𝘪𝘯 𝘈𝘮𝘺 𝘋𝘦𝘢𝘯𝘯𝘢. 𝘌𝘹𝘱𝘰𝘴𝘢𝘯𝘵 𝘴𝘰𝘯 𝘷𝘪𝘵𝘪𝘭𝘪𝘨𝘰 𝘥𝘦 𝘮𝘢𝘯𝘪𝘦̀𝘳𝘦 𝘯𝘢𝘵𝘶𝘳𝘦𝘭𝘭𝘦, 𝘦𝘭𝘭𝘦 𝘢 𝘱𝘦𝘳𝘮𝘪𝘴 𝘥𝘦 𝘮𝘪𝘦𝘶𝘹 𝘧𝘢𝘪𝘳𝘦 𝘤𝘰𝘯𝘯𝘢𝘪̂𝘵𝘳𝘦 𝘤𝘦𝘵𝘵𝘦 𝘱𝘢𝘵𝘩𝘰𝘭𝘰𝘨𝘪𝘦 𝘢𝘶 𝘨𝘳𝘢𝘯𝘥 𝘱𝘶𝘣𝘭𝘪𝘤, 𝘦𝘵 𝘥𝘦 𝘥𝘦́𝘤𝘰𝘮𝘱𝘭𝘦𝘹𝘦𝘳 𝘭𝘦𝘴 𝘱𝘦𝘳𝘴𝘰𝘯𝘯𝘦𝘴 𝘢𝘵𝘵𝘦𝘪𝘯𝘵𝘦𝘴 𝘥𝘦 𝘭𝘢 𝘮𝘢𝘭𝘢𝘥𝘪𝘦 𝘲𝘶𝘪 𝘰𝘯𝘵 𝘣𝘦𝘴𝘰𝘪𝘯 𝘥’𝘶𝘯 𝘦𝘯𝘵𝘰𝘶𝘳𝘢𝘨𝘦 𝘤𝘩𝘢𝘭𝘦𝘶𝘳𝘦𝘶𝘹 𝘦𝘵 𝘶𝘯𝘦 𝘢𝘪𝘥𝘦 𝘱𝘴𝘺𝘤𝘩𝘰𝘭𝘰𝘨𝘪𝘲𝘶𝘦 », nous a expliqué l’artiste.
Selon le site Huffpost, cette maladie touche seulement 1% de la population mondiale. Elle atteint le plus les personnes de couleur et apparaît en premier lieu sur l’ensemble des orifices du visage (yeux, bouche, nez) et les zones articulaires (coudes et genoux) pour ensuite se propager sur l’ensemble du corps. Et aucun traitement n’existe encore à ce jour contre elle.
« La beauté achromique » est visible au restaurant Roots de Bamako, situé au quartier du fleuve, jusqu’au 8 avril 2022.
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Youssouf Koné
