Le consortium des organisations culturelles maliennes Founoufounou s’est réuni, le lundi 29 juillet dernier, au siège de l’Ammcdr. Tenue dans un esprit de partage, cette rencontre avait pour objectif de faire le bilan des projets de la fédération, notamment le fonds de mobilité des jeunes artistes maliens « Taama Dèmè ».
Les membres des 4 organisations culturelles, à savoir Don Sen Folo (danse), Anw jigi Art (théâtre), Yamarou photo (photographie) et Ammcdr (Association art marionnette musique clown danse dans nos rues) composant la fédération Founoufounou s’étaient réunis, lundi dernier au siège l’Ammcdr, à la faveur d’une journée de solidarité, de rencontre et de partage. Cette rencontre a été également l’occasion pour le consortium de dresser le bilan et définir les perspectives des projets communs, notamment Taama Dèmè, sur lequel a été mis un accent particulier.
En effet, le 2 octobre 2023, la fédération Founoufounou (Tourbillon) lançait officiellement, à Bamako, au siège du collectif Yamarou Photo, le fonds de mobilité pour les artistes maliens dénommé Taama Dèmè. Ce projet financé par la Fondation Doen vise, selon la présidente de la fédération, Assitan Tangara, « à faciliter la mobilité des jeunes artistes maliens et de leurs créations à travers l’Afrique et les motiver à s’ouvrir au monde à travers la culture, tout en créant des ponts entre les différentes nations.»
Une épine tirée du pied des artistes maliens
Les opportunités pour un artiste de voyager, d’aller à la rencontre du monde, faire valoir son savoir-faire et de vendre son art, ne sont pas très rares. Mais les conditions parfois sont contraignantes et font que bon nombre de ces opportunités échappement aux artistes, précisément les plus jeunes ou non encore établis. L’une des principales contraintes est sans doute les frais de voyage vers les destinations proposées.
L’initiative Taama Dèmè a été réfléchie pour pouvoir répondre à cette problématique. Une épine donc tirée du pied des jeunes artistes. Les statistiques du projet, de ses débuts à ce jour, sont éloquentes. Taama Dèmè compte déjà à son actif 116 voyages financés sur le territoire malien et au-delà de nos frontières. « Je crois que ce fonds est arrivé au bon moment, au moment il y a beaucoup plus de demandes voyages et généralement surtout dans le domaine de la mode, on te demande de prendre toi-même en charge tes frais de transport. Ce n’est pas toujours évident pour des artistes qui sont à leur début. Je crois que ce fonds est la bienvenue pour les artistes », reconnait Jean Kassim Dembélé, styliste malien et fondateur de la maison de mode JK Dressing, l’un des bénéficiaires du fonds.
Grace à un financement, Jean Kassim s’était, en effet, envolé, en novembre, dernier pour le Nigeria où il a pris part à l’édition 2023 de Kafart, l’un des grands évènements de la mode du pays, voire du continent. « L’initiative est salutaire et vient combler un vide. Je pense que ce fonds doit être pérennisé », nous confie l’artiste et entrepreneure culturelle malienne, Massira Touré, dont le voyage sur l’Afrique du sud avait été pris en charge par le fonds Taama Dèmè, dans le cadre du Festival Artfluence à Durban, en mai dernier. Elle recommande, cependant, une amélioration au niveau de la communication entre l’administrateur du fonds et les artistes.
De nouvelles demandes validées, d’autres en traitement
Cinéastes, plasticiens, danseurs, slameurs, musiciens, comédiens, écrivains, photographes, conteurs, designers … ont tous accès au fonds, à travers une demande étudiée par un comité qui sélectionne les candidat(es) selon la pertinence de leur demande. « Les artistes maliens avaient besoin de ce genre de projet. Cette initiative est à saluer », dira Tapa Mamie Keïta, réalisatrice, bénéficiaire du fonds pour sa participation à la 19e édition de Madagascourt film festival d’Antananarivo (Madagascar), tenue du 5 au 12 juillet, avec son film Les larmes du pagne. « Taama Dèmè m’a accompagnée du début jusqu’à la fin de mon voyage et quand j’ai raté mon vol, leur message d’assistance était au rendez-vous », ajoute-elle. L’artiste plasticienne, Habibatou Yaye Keïta, également bénéficiaire, propose d’élargir le fonds vers d’autres continents notamment l’Europe.
Par ailleurs, aux dires de la présidente de la fédération, sept (7) demandes ont récemment été validées par le comité de sélection et les bénéficiaires n’attendent désormais que leur date de voyage. Elle a indiqué également que sept (7) autres demandes sont en attente de la réunion du comité pour être étudiées.
Youssouf Koné