Festi Hip hop – Rapou Dôgôkûn : espace d’échange – Hip hop et technologie, qui est l’artiste de demain ?

Le Hip hop, musique par excellence des jeunes à travers le monde, est aujourd’hui très influencée par le numérique. Avec l’avènement de l’Intelligence artificielle, cette musique, en termes de créativité, risque de connaître à l’avenir des bouleversements encore plus importants au risque de redéfinir le statut même de l’artiste. La question était au centre d’une conférence organisée par le Festival Rapou Dôgôkûn le mardi 05 mars 2024 au Palais de la culture.

Le monde est en constante évolution. Dans sa course effrénée vers le progrès, il entraîne des changements considérables qui touchent à tous les domaines y compris celui de la création. Le numérique en particulier soulève aujourd’hui la question de l’Intelligence artificielle (IA), outil très déterminant pour le futur de l’humanité.

Beaucoup d’artistes ont recours à l’IA dans leur processus de création. Cette technique qui consiste à générer une œuvre à partir d’un logiciel suffisamment entraîné, a tout l’avenir devant elle, déjà très utilisé aux quatre coins du monde. Des artistes, qu’ils soient peintres, cinéastes, photographes, architectes mais aussi musiciens y ont recours aujourd’hui. D’autres sont allés jusqu’à remporter des prix prestigieux avec des œuvres générées par une intelligence artificielle. C’est le cas de l’artiste Jason Allen qui a été sacré lauréat du prix Colorado State Fair pour un travail généré par MidJournée. Sauf que par la suite, jusqu’à maintenant, ce dernier se bat pour faire reconnaître ses droits d’auteurs sur l’œuvre.  D’où la complexité de l’outil.

En Afrique, l’IA est aujourd’hui très présente. Au-delà du fait d’être une opportunité, elle suscite aussi une crainte quant aux critères qui définiront l’artiste de demain. Dans un monde où nous avons de plus en plus recours aux machines pour créer en tant qu’artistes, quelle est la valeur d’une œuvre et comment donner de la valeur aux créateurs ? C’est autour de cette préoccupation qu’a tourné un panel, organisé ce mardi 05 mars 2024 par l’équipe d’organisation du festival Rapou Dôgôkûn.

Autour de la table, le rappeur Master Soumi, porteur du festival et M. Fousseyni Dembélé, cofondateur et CEO d’Ewaati, une start-up spécialisée dans les technologies de l’IA et de la robotique.

« Création et innovation dans le Hip hop à l’ère de l’intelligence artificielle » était l’intitulé du terme à l’ordre du jour. L’interaction était au rendez-vous car les participants, de jeunes rappeurs issus de Bamako et des capitales régionales ont été très surpris de savoir qu’à partir d’un puissant logiciel, on pouvait créer une chanson, avec les différents instruments même si on n’a pas de talent de compositeur. « Vous pouvez même utiliser la voix d’une autre personne et produire une œuvre » a déclaré M. Fousseyni Dembélé. Pour appuyer son propos, il a pris l’exemple de « Heart on my Sleeves », un titre à succès, généré par une IA avec les voix de Drake et The Weeknd. Ce « faux duo » comme l’ont nommé un nombre important de médias a été vu plus de 10 millions de fois.

Master Soumi et M. Dembélé ont insisté sur le fait que l’IA est un couteau à double tranchant qui redéfinira l’artiste de demain. Bien qu’elle puisse intervenir dans la création, elle demeure un outil numérique avec ses forces et ses faiblesses. « Le monde avance. Il n’attend pas. Il faut s’adapter mais surtout savoir faire usage de cette technologie qui bouleversera nos habitudes », a terminé Master Soumi.

Issouf Koné

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