Une cinquantaine de femmes et de jeunes filles du village de Deguela ont été formées aux métiers artisanaux dans le cadre de la 6e édition du festival Arts Femmes à travers son programme de formation intitulée “La fabrique des femmes”. Cette initiative de l’association Coté-Cour entend contribuer à l’autonomisation de la femme en milieu rural.
Au-delà de la préservation et de la promotion du patrimoine culturel et naturel local du village de Deguela, voire du Mandé, l’association Coté-Cour et son festival Arts Femmes font également de l’épanouissement de la femme leur cheval de bataille. C’est dans cette optique que le programme de formation La fabrique des femmes a été initié.

Destinée à une cinquantaine de femmes et jeunes filles de Deguela, dans la commune rurale du Mandé, La fabrique des femmes, est une initiative qui vise à former et à renforcer les capacités des femmes et des jeunes filles du village aux métiers artisanaux. Cette formation, selon les organisateurs, entend également valoriser les produits locaux et en faire des générateurs de revenus. « La formation, visant la confection de produits compétitifs et sources de revenus conséquents, doit avoir un impact concret et mesurable sur la vie de la société », confie Mama Koné, directrice de l’association Coté-Cour
Une alternative à l’orpaillage
Soutenu par le programme ACP-UE Culture Afrique de l’Ouest (AWA), formation de l’édition de 2022 était axée sur plusieurs domaines à savoir la teinture du bogolan, la couture, la fabrication du savon et du bureautique de Karité ainsi que la technologie numérique et bureautique. « Cette formation a été une très belle opportunité pour moi. Bien avant, je ne pouvais pratiquer aucun métier. Mais aujourd’hui, grâce à la formation, je peux faire de la couture et cela me permet non seulement d’être autonome mais aussi de contribuer aux dépenses de ma famille », nous explique Fatoumata Koné.

Les bénéficiaires de la formation ont été sélectionnées par l’association Coté-Cour en étroite collaboration avec la coopérative des femmes de Deguela. Cette initiative offre par ailleurs, une alternative à l’orpaillage des femmes, une activité dangereuse pratiquée dans la zone. « Le manque d’opportunité d’emploi et de formation, pousse des femmes et filles à s’adonner à l’orpaillage. Ces initiatives de formations constituent une alternative pour les concernées. L’orpaillage, en plus d’être temporaire, comporte énormément de risques alors que les formations dans le cadre de ‘’La fabrique des femmes’’ sont basées sur le long terme et elles peuvent, à la longue, à leur tour, former d’autres femmes et jeunes filles », explique Idrissa Sawadogo, opérateur culturel burkinabé.

Assurer l’autonomisation des femmes et des jeunes filles
Connue pour son combat pour la promotion du bogolan au Mali et au-delà, Korotoumou Traoré est l’une des formatrices de La fabrique des femmes. Pour elle, l’autonomisation de la femme en milieu rural passe par ce genre d’initiatives qu’il faut encourager et soutenir. « Les femmes formées peuvent vivre désormais de ce qu’elles ont appris dans la fabrication du bogolan. J’ai surtout aimé l’engouement qu’il y avait autour de la formation. On sentait vraiment l’envie d’apprendre le métier et d’être autonomes. J’encourage les initiateurs à pérenniser ce programme. »
Notons que des produits issus de cette formation sont exposés dans le cadre du festival Arts Femmes qui se poursuit jusqu’au 27 mars 2022 à Deguela.
Youssouf Koné