Ils sont au nombre de onze. Tous chorégraphes, issus de huit pays d’Afrique. Leur présence à Bamako s’inscrit dans le cadre d’une résidence, en prélude à la deuxième édition du festival Fila Ni Kélé de la compagnie Don Sen Folo – LAB. Un but commun : penser l’Afrique à travers la thématique du marché.
En début de cette semaine, ils se sont retrouvés à l’auberge Djamila, situé au quartier de Badalabougou pour un briefing concernant la façon d’aborder cette résidence assez particulière, vue ce qu’elle implique de nouveau, contrairement à la première édition du festival Fila Ni Kélé.
Deux endroits sont les cibles principales de cette résidence qui s’étend sur deux mois. Il s’agit du marché de Badalabougou et du Hall de Bamako. Les artistes durant leur séjour, vont investir ces endroits. Ils vont se les accaparer pour leur création : « Durant cette première semaine, ils vont visiter ces marchés, côtoyer les gens, voir leur quotidien et s’en inspirer pour leur création, dont l’objectif est de dégager un imaginaire commun », a expliqué Lassina Koné, directeur artistique de Don Sen Folo – Lab.
Pourquoi la thématique du marché ?
Les chorégraphes, à bord du mini bus de la compagnie Don Sen Folo – Lab, se sont rendus dans la foulée, dans les marchés concernés pour entreprendre une première visite guidée. Un accueil chaleureux du marché de Badalabougou a prouvé à quel point la compagnie Don Sen Folo – Lab était déjà adoptée par les habitués des lieux.
La thématique du marché n’est pas fortuite. C’est un élément essentiel dans la vie de tous les jours. Le marché nourrit, il rassemble, il vit et projette la vie. Une résidence de travail dans un marché a donc quelque chose d’assez particulier, de rassembleur, explique les organisateurs. La compagnie Don Sen Folo Lab avait déjà travaillé par le passé dans quatre marchés de Bamako. Cette année, le nombre a été réduit à deux afin que les énergies se concentre sur un espace réduit pour un impact plus considérable. « Ce qui compte, ce n’est pas la quantité mais la qualité », martèle à propos Lassine Koné.
L’Afrique se retrouve
Les jeunes chorégraphes viennent du Sénégal, du Cameroun, du Togo, de la Côte d’ivoire, du Rwanda, de l’Ouganda, du Burkina Faso et du Mali. Après cette semaine d’inspection dans les marchés concernés, ils vont travailler soit en solo, soit en duo ou en trio. Tout dépendra de l’inspiration et de la vision qui naitra.
Selon les organisateurs, l’objectif est de faire en sorte que l’Afrique, à travers sa jeune génération de chorégraphe se retrouve autour de cet espace commun qu’est le marché, afin de le questionner, afin de dégager ce qu’il a de commun à tous le monde. Trouver des questions et des réponses, danser la vie car « notre quotidien, notre société est danse », argumente Lassina Koné.
Après cette semaine de réflexion, débutera la phase de création proprement dite, sous la direction de Lassina Koné. Les créations qui en résulteront seront présentées lors de la deuxième édition du Festival Fila Ni Kélé, dans ces mêmes endroits.
Plusieurs partenaires, autant financiers que techniques, accompagnent Don Sen Folo – Lab dans cette aventure : la fondation DOEN, le programme ACP-UE CULTURE (Afrique de l’Ouest) -AWA, l’ambassade du Grand-Duché du Luxembourg, la fédération Founou Founou, le réseau Kya, l’auberge Djamilla, Yamarou PHOTO, et l’association Côté Court.
Issouf Koné