La ville de Ouagadougou a accueilli la 12eme édition du Festival international Afrobeat. Un événement qui se démarque par son aspect à la fois festif et engagé en faveur d’actions citoyennes. Cette année, les femmes programmées au festival ont rehaussé son éclat de par leur talent qui force le respect et l’admiration !
Cette édition 2024, qui s’est tenue du 18 au 21 avril, se caractérise par une programmation artistique qui fait la part belle, autant aux hommes qu’aux femmes. « Cette année, nous avons près de 50% de femmes sur les artistes programmés au festival », confie le directeur Nabi Jean-Marie dit Zopito.
Loin d’être un quota imposé par l’équipe du festival international Afrobeat, cette forte présence des femmes, précise Nabi Jean-Marie, est un mérite : « A l’issue de l’appel à candidature, il y avait énormément de femmes parmi les candidats. Des artistes avec une grosse capacité scénique qui a impressionné le jury. C’était à la limite une contrainte professionnelle, pas un quota ».
Elles s’appellent Kani Sidibé, Queen Rima, Sabirath, Mariah Bissongo, Kalam, Ella Nikiema, Jaelle Bonee. Respectivement originaire du Mali, de la République de Guinée, du Bénin, du Burkina Faso et de la Côte d’Ivoire, ces artistes, dotées d’une énergie remarquable, ont su allier, pour certaines, occupation scénique et voix, pour d’autres complicité avec le public de Tampouy, pour donner à cette 12eme édition d’Afrobeat une ambiance que les festivaliers ne seront pas prêts d’oublier.
« C’est du grand art. La voix de Sabirath est envoutante. J’ai été agréablement surpris, surtout lorsqu’elle a interprété rédemption song de Bob Marley » nous a livré Ismael Ouédraogo, festivalier et grand fanatique de musique reggae.
Un autre, Boubacar Tapsoba, quant à lui, confie avoir été entraîné par la performance de l’artiste chantre Ella Nikiema qu’il dit n’avoir pas vu en live depuis plus d’une décennie. L’artiste a servi au public un live grandeur nature avec ses morceaux que l’on peut, sans exagération, considérer comme des classiques de la musique chrétienne en Afrique de l’Ouest. « J’étais présente l’année passée et cette année, je suis encore là pour apporter un plus à ce beau public burkinabé. Ce festival est pour nous un plateau de partage, de prestation », a confié l’artiste qui, musicalement, a voyagé à travers plusieurs rythmes comme le Warba, le Wiiré et d’autres airs musicaux qui représentent le Burkina Faso dans toute sa diversité. Cette diversité que l’artiste Mariah Bissongo a aussi fait ressortir pendant sa prestation.
Kalam, de par son style atypique, flanquée de son Kundé, a aussi fait vibrer les festivaliers à la dernière soirée. Cette soirée de clôture a aussi vu la participation de l’ivoirienne Jaelle Bonee ainsi que de la malienne Kani Sidibé qui a valablement représenté le Wassolo.
Rage, occupation scénique remarquable et complicité avec le public ; voici ce que l’on peut retenir de la prestation de l’artiste Queen Rima, qui, deux fois, a été finaliste du prix découverte RFI. Son dancehall captivant, sa fougue sur scène et ses titres à mi-chemin entre le traditionnel et le moderne ont réveillé le public qui s’était un tout petit peu endormi pendant la nuit du samedi 20 avril. « Les femmes étaient, sont et continuent d’être de grandes artistes et nous espérons que cela continuera pour les autres éditions » a espéré Nabi Jean-Marie.
Issouf Koné, envoyé spécial à Ouagadougou