La 8e édition du Festival international La nuit du taman se tiendra les 18 et 19 novembre 2022 à Bamako. Mais bien avant, un avant-goût de l’événement sera donné ce samedi 29 octobre à l’Institut français du Mali. En effet, l’initiateur du festival, Cheicknè Sissoko, accompagné de ses 5 Tamans, donnera un concert live.
Le Festival international La nuit du Taman se tiendra pour la 8e fois à Bamako les 18 et 19 novembre 2022. En attendant, les couleurs du festival seront annoncées ce samedi 29 octobre par Cheicknè Sissoko, fondateur du festival, à l’Institut français du Mali. L’information a été donnée hier jeudi à la faveur d’une conférence de presse tenue en présence de la nouvelle directrice de l’Institut français du Mali, Mme Flore M’Bongo.
Lors de la 7e édition du festival, tenue en 2021, plusieurs dizaines de jeunes artistes maliens avaient été initiés au Taman à travers un programme de formation intitulé Les 55 Tamans Hits-Hop, consistant à combiner les instruments musicaux traditionnels maliens dont le taman à la musique urbaine en particulier le hip-hop dans un esprit de valorisation de ces instruments anciens. Ils étaient, en effet, environ 80 jeunes issus des 6 communes du district de Bamako à avoir bénéficié de ce programme financé par la coopération allemande GIZ-Donko ni Maaya.
« Un festival qui mérite d’être soutenu »
Mais cette année, la situation actuelle du Mali, notamment sur le plan géopolitique, n’arrange pas les choses selon Cheicknè Sissoko qui ne bénéficie pas assez de soutien financier pour cette 8e édition lui permettant de réaliser ce volet formation : « La Fondation Orange Mali, l’Institut français du Mali et l’entreprise Dabo font de leur mieux pour accompagner cette édition du festival. C’est difficile avec la situation actuelle du pays », explique-t-il.
La directrice de l’Institut français du Mali, Flore M’Bongo pense qu’il est déplorable de voir qu’un tel festival qui se bat pour la promotion et la valorisation des instruments anciens, ne soit soutenu à hauteur de souhait. « Cela veut dire que quelque part, on n’accorde pas toute l’importance qu’il mérite à cet événement important », regrette-elle.
Cependant, malgré le contexte difficile du pays et le manque de financement, les organisateurs ne dérogeront pas à la tradition cette année. « Même si c’est difficile, nous avons l’obligation morale et le souci de continuer à valoriser cet instrument qu’est le taman et cela même s’il faut y investir nos propres fonds », ajoute Cheicknè Sissoko qui a hérité de cet instrument. Venant d’une famille de griot, son père Baba Sissoko est une figure importante du mythique groupe l’Ensemble instrumental du Mali.
Un programme riche
Néanmoins, des têtes d’affiche comme Bassékou Kouyaté, Babani Koné, l’humoriste Souleymane Kéita alias Kanté entre autres, seront de la partie les 18 et 19 novembre prochains à N’Tomikorobougou en face du stade Mamadou Konaté, en commune VI du district de Bamako. En outre, en droite ligne de sa vision de valorisation et de promotion des instruments traditionnels maliens, le festival a décidé d’inviter cette année des jeunes groupes de musique traditionnelle malienne comme le balafon, le Kambélé N’Goni, le Djély N’Goni et le Djemé. L’objectif étant de donner la chance à ces jeunes de montrer leur savoir-faire au public.
Aussi, un hommage particulier sera rendu à feu l’artiste chanteuse Mama Waldé Damba, décédée en février dernier. Une artiste qui a été d’un grand soutien pour le fondateur du festival, au début de sa carrière musicale.
Youssouf Koné