Les activités de la 4e édition du festival Nangnerki ont été officiellement lancées ce jeudi 23 février 2023, au stade Babemba Traoré de Sikasso. Avec comme thème « la résilience des femmes maliennes, cas des héroïnes de Sikasso », cette édition du festival entend magnifier la femme.
Si cette 4e édition du festival a ouvert ses portes depuis le lundi 20 février dernier, c’est le jeudi 23 février que l’événement a été officiellement lancé au Stade Babemba Traoré de Sikasso, site qui l’accueille pour la première fois. Les trois précédentes éditions s’étant tenues à Bamako et au stade municipal de Sikasso. Cette délocalisation du festival en cet endroit plus spacieux est l’une des grandes innovations de cette édition.
Cette cérémonie riche en couleurs et en émotions a enregistré la présence de plusieurs personnalités dont les représentants du ministre de l’Artisanat, de la culture de l’industrie hôtelière et du tourisme, du maire et du gouverneur de Sikasso, ainsi que le parrain et la marraine de l’événement à savoir l’émérite journaliste et ancien directeur de l’ORTM, M. Salif Sanogo et Mme Aïda Koné, présidente du bureau malien de droit d’auteur (Bumda).
IR Ganda et trois pays invités
Cette cérémonie a été une occasion opportune pour les organisateurs du festival et leurs soutiens de réaffirmer leur engagement à gagner le pari de faire de cet événement un rendez-vous annuel incontournable dans la région de Sikasso, pouvant contribuer au développement socio-économique et culturel de la région. Une ambition qui reste possible aux dires du directeur du festival Kassim Bengaly.
Comme invitée d’honneur, les organisateurs du festival ont choisi l’Association Ir Ganda. La participation de l’Association culturelle Ir ganda et d’autres aires culturelles de notre pays ainsi que des républiques sœurs de la Côte d’Ivoire, du Burkina Faso, du Ghana, est l’expression manifeste non seulement de cette diversité culturelle mais également de l’intégration des peuples », explique le directeur du festival. En effet, la Côte d’Ivoire, le Burkina Faso et le Ghana sont les pays invités de cette édition.
Partenaire du festival depuis ses débuts, la société de téléphonie mobile, Orange Mali, a décidé de venir cette année en sponsor officiel. Selon Aboubacar Tièmoko Kéita, directeur de zone d’Orange Mali à Sikasso, la société s’engage auprès des événements culturels car il est convaincu que ces derniers peuvent renforcer les communautés locales, stimuler l’économie et promouvoir la diversité culturelle. Et, à l’en croire, des festivals comme celui-ci sont une occasion unique de célébrer l’art et la culture. « Nous avons la possibilité de découvrir de nouveaux artistes et de nouvelles formes d’expression, de participer à des ateliers, des discussions et de rencontrer des personnes partageant les mêmes idées », ajoute-il.
Mais, pour Adama Ballo, 1er adjoint au maire de la commune urbaine de Sikasso et représentant de ce dernier à cette cérémonie, le Festival Nangnerki est devenu un événement majeur à Sikasso. Il contribue fortement à la sauvegarde de nos valeurs culturelles, artistiques et traditionnelles qui sont déjà agonisantes. Ce festival à l’en croire, à travers son caractère inclusif est un facteur d’intégration des communautés du Mali et d’ailleurs.
Des propositions pour la 5e édition
En plus d’une formation qu’il a décidé d’offrir aux journalistes de la région de Sikasso sur l’éthique et la déontologie du journalisme ainsi que le traitement de l’information en période de crise, en marge de cette édition, le parrain Salif Sanogo a également fait des propositions pouvant contribuer au développement de ce jeune festival. Il a notamment proposé aux organisateurs du festival de miser davantage sur les activités intellectuelles lors de l’événement afin de créer des débats autour des questions de développement de la région.
Cet originaire de la région de Sikasso souhaiterait que le festival lance un SOS pour le Tata de Sikasso, aujourd’hui menacé de disparition. Aussi, la mise en place d’un comité scientifique pour le festival est l’un de ses souhaits. Associer les promoteurs hôteliers et les familles de Sikasso serait également une bonne option pour le festival. Des propositions face auxquelles le directeur du festival ne compte rester indifférent.
La marraine de son coté, a décidé d’organiser une conférence débat autour de la question du droit d’auteur afin de sensibiliser sur l’importance du droit d’auteur qui reste aujourd’hui très peu connu par beaucoup d’artistes au Mali. Elle a aussi salué le choix du thème de cette édition qui magnifie la femme. Surtout que cette cérémonie a été mise à profit pour remettre des trophées de reconnaissance et d’encouragement à 5 femmes leaders et entrepreneures de Sikasso pour leur engagement dans le développement de la région à travers des initiatives porteuses de profit pour les populations.
L’unité dans la diversité
Le nom du festival « Nangnerki » s’inspire du nom de l’arbre dans lequel sont taillées les lames du balafon, l’instrument phare de la culture Senoufo. Ces lames, selon M. Bengaly, prônent l’unité dans la diversité, du fait de la multiplicité et la diversité des sons de l’instrument. Aussi, à ses dires, « Le festival Nangnerki se veut un cadre de partage d’un fond constitué de patrimoines immémoriaux, d’expériences actuelles et de promesses d’avenir entre les différentes communautés maliennes et nos peuples d’ailleurs. »
L’éclat de cette cérémonie d’ouverture a été rehaussé par des prestations de Souleymane Traoré alias Néba Solo, des troupes traditionnelle Senoufo, des korèduga ainsi que du groupe de Takamba de Doumma Maïga qui a enchanté le public.
Une foire d’exposition, des conférence-débats, des formations, des visites touristiques, des compétitions sportives, un concours d’assainissement, des prestations de troupes traditionnelles, des concerts géants sont au programme de cette édition qui se poursuivra jusqu’au dimanche 26 février 2023 au Stade Babemba Traoré de Sikasso.
Youssouf Koné/Issouf Koné, festival Nangnerki 2023
