Dans le souci de promouvoir l’entrepreneuriat culturel et l’insertion professionnelle des jeunes, l’association Kuma Sô Théâtre, mandatée par la GIZ, avec l’appui de l’Union européenne à travers le Programme Jeunesse et Stabilisation (PROJES), a lancé une formation à l’endroit de 50 jeunes dans le métier de la culture.
Le jeudi 13 juillet 2023, a eu lieu dans les locaux de Le Fil, coopérative malienne d’artistes, la cérémonie de lancement de la formation de 50 jeunes aux métiers de la culture. Mise en œuvre par la GIZ, cette initiative vise à favoriser la formation, l’insertion socio-professionnelle des jeunes, la promotion de l’entrepreneuriat local afin de réduire le chômage des jeunes adultes.
Sélectionnés parmi des centaines de candidatures, ces jeunes originaires des régions de Ségou, de San et de Mopti seront formés dans cinq (5) disciplines artistiques et techniques complémentaires de spectacles vivants, à savoir : le théâtre, la danse, les métiers techniques, l’art visuel et l’entrepreneuriat culturel. Apprenants aux profils très variés, ils sont répartis ainsi : 10 en théâtre, 11 en danse, 10 en métiers techniques, 10 en arts visuels et 09 apprenants en entrepreneuriat culturel.
La culture au profit de la paix
Mandatée pour cette formation, Kuma sô théâtre, faut-il le rappeler, est une association dont l’objectif est de contribuer au développement à travers la culture, en particulier le spectacle vivant et la création contemporaine. De sa création, a été mise en place une structure de transmission, de création et de diffusion qui s’articule et se construit dans l’espace urbain et commun : Les praticables. Une structure reconnue avec à son actif plus de 150 professionnels formés, plus de 200 spectacles produits et diffusés au Mali, à Bamako, à Mopti et à Ségou avec le soutien de l’Union européenne et la GIZ.
S’appuyant sur ses expériences antérieures avec le Projes, Kuma Sô Théâtre à travers cet appui de l’union européenne à travers le Projes, qui vient en complément aux efforts du gouvernement, offre une opportunité aux jeunes bénéficiaires de partager leurs valeurs culturelles et traditionnelles au profit de la paix et du vivre ensemble. « Les entreprises dont les jeunes seront propriétaires à la fin de cette formation seront des moyens de production et de création de valeur qui contribueront à la réduction des valeurs néfastes de la crise sur cette frange importante dans le développement et la stabilité de notre pays » explique Adama Mohamed Sidibé, coordinateur régional du Projes.
Une opportunité en or
Réunis pour sept semaines, les bénéficiaires participeront à la suite de la formation à une résidence de création à Bamako, à l’issue de laquelle ils créeront quatre (4) œuvres visuels et quatre (4) spectacles vivants conjointement à toutes les disciplines. Après cette étape, suivra une tournée de diffusion dans toutes les régions. « Il s’agit donc à la fois d’une formation théorique, pratique et d’ une première expérience professionnelle. Le programme est une véritable opportunité professionnelle et un levier économique pour les régions » se réjouit Fatou Gackou, cheffe du projet à Kuma Sô Théâtre. Les apprenants ne sont pas sans conscience de l’opportunité qui leurs sont offertes et le porte-parole n’a pas manqué de le rappeler : « Nous en sommes très ravis et nous vous assurons de donner le meilleur de nous-mêmes », Ibrahima Dembélé, originaire de Ségou, porte-parole des apprenants.
Face à une telle opportunité, les représentants des Conseils régionaux de Ségou et Mopti, Boubacar Moulaye Haïdara et Mme Sagara, enthousiasmés n’ont pas manqué de mots d’encouragements à l’endroit des apprenants. « La paix, la sécurité et le développement passe par la jeunesse. Encore plus par la culture. Cette jeunesse représente aujourd’hui plus de la moitié de la population malienne. Il est donc important de leur faire comprendre que la culture est la base de tout » ajoute-t-il. Un autre aspect important de cette initiative, qu’il n’a pas omis de saluer, est la prise en compte du genre. Car en effet, les personnes atteintes de handicap n’ont pas été mises de côté. Pour Lamine Diarra, directeur de Kuma Sô Théâtre, « Cette formation, c’est aussi notre contribution à la formation et à l’épanouissement professionnel de nos frères et sœurs, et donc du pays. Montrer à nos jeunes frères et sœurs qu’il n’y a pas de sot métier ».
Cette initiative s’inscrit dans la logique de la politique de l’État qui prône la culture et l’amélioration des vies des populations, notamment jeunes comme levier pour le retour de la stabilité. Kuma Sô Théâtre avec ses partenaires, envisage ainsi, à travers ce projet, la formation et l’installation de ces 50 jeunes dans le domaine du spectacle vivant.
Rokia Doumbia