Formation de 50 jeunes du centre du Mali : pari réussi pour Kuma Sô théâtre

50 jeunes. Tous formés durant trois mois, par l’association Kuma Sô théâtre dans plusieurs disciplines artistiques à savoir le théâtre, la danse, les métiers techniques, l’art visuel et l’entrepreneuriat culturel. Cette aventure qui a commencé en juillet 2023, à travers une cérémonie de lancement au siège de Kuma Sô théâtre à Bamako, a connu son épilogue le 19 décembre dernier à Ségou. Au centre culturel Kôrè.

Formation de 50 jeunes du centre du Mali : pari réussi pour Kuma Sô théâtre

Uniforme orange, jaune, bleu…La complicité est là. Les jeunes, avec un talent assez admirable pour des débutants, occupent bien la scène. Ils dansent comme des professionnelles sous l’œil concentré du public. Ils font la ronde, se posent par terre, se relèvent, se dispersent puis se rassemblent à nouveau, se servent de baguettes qu’ils joignent pour former une sorte de toit puis s’en débarrassent. Le cycle reprend. Un premier spectacle d’une vingtaine de minute environ, suivi par un autre.

Le public, en très peu de temps, est gagné par un rire qui le suit tout le long du spectacle. La pièce de théâtre est aussi drôle qu’engagée. Les jeunes comédiens abordent plusieurs thèmes allant de l’insécurité au mariage forcé en passant par le commerce, le cousinage à plaisanterie etc. Ces spectacles créés en si peu de temps démontrent l’intérêt de ces jeunes pour le spectacle vivant : « Ce n’était pas du tout aisé au départ. Certains parmi les jeunes étaient très timides. Mais au final, tout s’est bien passé, j’ai été surpris par leur talent » confie Ismael Mamadou N’diaye qui a accompagné 10 jeunes sur le volet théâtre.

Formation de 50 jeunes du centre du Mali : pari réussi pour Kuma Sô théâtre

Ils viennent de Mopti, de San et de Ségou. Tous passionnés d’art. L’association Kuma Sô théâtre, à travers sa vision de promotion de l’entrepreneuriat culturel afin de participer à l’insertion professionnelle des jeunes maliens, a mis en place un programme de formation basé sur plusieurs disciplines artistiques : théâtre, danse, art visuel, métiers techniques son et lumière et entrepreneuriat culturel à l’endroit de ces jeunes. Ce programme soutenu par l’Union européenne à travers le Programme jeunesse et stabilisation (Projes), pour sa phase dédiée au centre du Mali, a permis de former 50 jeunes hommes et femmes.

La cérémonie de restitution a eu lieu le 19 décembre dernier à Ségou. Elle a été l’occasion pour ces jeunes de montrer ce qu’ils ont appris durant les trois mois qu’a duré le projet. « Ces jeunes ont été formés en théorie et en pratique. L’idée était aussi de terminer le projet par des spectacles qu’ils pourraient présenter à des activités culturelles. Cette phase de restitution pourrait être le début de quelque chose d’important », a déclaré Lamine Diarra de Kuma Sô théâtre.

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Cette initiative de formation, a quelque chose d’assez spécial en ce sens qu’elle a pris en compte la situation des jeunes en situation de handicap. En effet, plusieurs jeunes déficients auditifs, ayant participé au projet Parole de corps de Famu danse, ont été inclus dans le projet. Ils se sont aisément fondus dans le groupe pour produire des spectacles captivants comme les deux produits qui ont été vus à Ségou à savoir une pièce de théâtre et une autre sur la danse contemporaine.

Le public a pu voir également une exposition photo, avec des prises incroyables sur plusieurs thèmes en lien avec la poterie, les activités culturelles comme la parade des bouchers de Mopti qui a eu lieu cette année durant le festival Les Praticables.

Formation de 50 jeunes du centre du Mali : pari réussi pour Kuma Sô théâtre

Selon Lamine Diarra, cette cérémonie de clôture, au-delà d’être une plateforme de présentation des travaux réalisés par les jeunes, est surtout un début de plaidoyer auprès des partenaires : « Ces jeunes ont besoin d’être suivis. Nous avons tous vu de quoi ils étaient capables. Après cette phase d’initiation, l’idée est d’aller vers la professionnalisation et pour cela, nous avons toujours besoin du soutien des partenaires », a-t-il conclu.

Issouf Koné

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