Le réseau des organisations culturelles du Mali, Réseau Kya, a organisé le samedi 22 octobre dernier, au palais de la culture, une formation en communication digitale, en marketing, en fundraising et en montage de projet, au profit d’une vingtaine d’acteurs culturels.
Le Réseau des organisations cultuelles du Mali, le Réseau Kya, ne manques pas d’initiatives dans le cadre de la mise en œuvre de son plan d’action. En effet, après sa table ronde en mi-juillet dernier sur les mécanismes de financement de la culture qui avait alors permis à plus d’une dizaine de bailleurs culturels d’informer les acteurs culturels sur le processus d’accès à leurs fonds, le Réseau Kya a organisé le samedi 22 octobre dernier, une formation en communication digitale, en marketing des organisations culturelles, en fundraising et en montage de projet à l’endroit d’une vingtaine d’acteurs culturels.
Aujourd’hui, la communication est un outil nécessaire pour la visibilité et la reconnaissance de toute entreprise. Le secteur de la culture ne fait pas exception. Ainsi, ils étaient plus d’une vingtaine de promoteurs culturels, de représentants et de promoteurs d’associations et compagnies culturelles, de managers d’artistes, de galeristes ainsi que de journalistes culturels à prendre part à cette formation. « Nous savons que nous vivons dans un monde où les choses sont difficiles. Donc il faut impérativement aller vers la professionnalisation et la connaissance qui sont aujourd’hui la clé de la réussite dans nos activités. Et pour atteindre cela, il faut apprendre, se former », nous a confié Mama Koné, présidente du Réseau Kya.
Communication digitale et marketing
La première partie de la formation sur la communication digitale et le marketing des organisations culturelles, animée par Abdoul Malick Diallo, a essentiellement portée sur la présence des organisations et initiatives culturelles sur les réseaux sociaux. Les avantages et les inconvénients de ces réseaux et l’identité numérique des organisations ont été les points saillants.
L’identité numérique du Festival sur le Niger a été citée en exemple par le formateur. Sa communication numérique est travaillée. L’autre stratégie inspirante, adoptée par le festival sur le Niger c’est qu’il met en avant les formations, les expositions, les ateliers, les workshops… aspects sur lesquels, selon lui, les partenaires financiers sont beaucoup plus regardants que l’aspect festif à comme les concerts.
Aussi, la plupart des organisations culturelles, des événements culturels ou même des artistes n’ont pas de community manager dont le travail est consacré à l’animation des réseaux sociaux. Aussi, le community manager doit savoir ce qu’il publie et pour qui il le fait : la cible de l’organisation, l’événement ou l’artiste. En outre, dans cette même veine, la question des chargés de communication de ces organisations transformés en community managers a été évoquée. Deux rôles complètement différents à ne pas confondre.
Fundraising et montage de projet
La seconde étape de la formation était axée sur le fundraising et le montage de projet. Elle était dirigée par Mohamed Doumbia, coordinateur du projet AWA (Art in West Africa), un programme de financement d’initiatives culturelles en Afrique de l’ouest. Le fundraising ou encore le collecte de fonds est un procédé visant à solliciter et collecter des fonds sous forme de dons, qu’il s’agisse de dons de particuliers, de mécénat d’entreprise, ou encore de legs. L’objectif étant de mobiliser des ressources financières afin de les mettre au service d’organisations, de structures, ou de causes considérées comme d’intérêt général.
Dans ce cas particulier, il s’agissait essentiellement de fonds provenant d’organismes de financement d’initiatives et d’acteurs culturels sur lesquels repose, de nos jours, la plus grande partie du financement des arts et de la culture au Mali comme dans de nombreux autres pays africains. Et qui cherche un financement, a besoin d’un projet qui puisse séduire les bailleurs, augmentant ainsi les chances du demandeur d’obtenir les fonds recherchés. Les techniques de montage de projet étaient également au cœur de cette partie de journée de formation.
Cette formation, aux dires des bénéficiaires, est plus que nécessaire aujourd’hui. Elle permet de renforcer leurs compétences dans le développement de leurs initiatives. A Madina Amadou Diakité, représente de Bamako Art Gallery, « Cette formation a permis de connaître les différents médias indispensables dans la communication d’une structure culturelle. J’ai également eu la chance, à travers cette formation, d’apprendre les démarches à suivre pour lever des fonds auprès des bailleurs. Chose qui est très capitale pour la réalisation de nos projets et l’avancement de nos structures. »
Pour Facinet Coulibaly, manager général de la Compagnie Sogolon SAS, spécialisée dans l’art de la marionnette, la formation a permis d’actualiser ses connaissances sur l’utilisation des nouvelles technologies et de l’information pour une bonne gestion de la communication des organisations. « Elle nous a également permis de nous renseigner sur les meilleures techniques de levée de fonds auprès des potentiels bailleurs. »
La présidente Mama Koné, dont la formation occupe une place de choix dans le plan d’action à la tête du Réseau Kya, ne compte pas s’arrêter là. Plusieurs autres ateliers de formation au profit des acteurs culturels maliens sont prévus dans son programme.
Youssouf Koné