La 2e édition du Grand slam national du Mali s’est ouverte ce jeudi 21 septembre 2023 à l’Institut français du Mali avec le spectacle « Elgoumania » de la slameuse malienne Salimata Ballo alias Ça Lit. Le spectacle a été précédé de la projection du magazine « Slam au Mali : l’art et son militantisme contre les violences basées sur le genre » réalisé par le jeune journaliste Tchainan Tangara.
Pas de « traditionnelle » cérémonie d’ouverture pour cette 2e édition du Grand slam national du Mali qui se tient du 21 au 23 septembre 2023 à Bamako. Les couleurs de cette édition ont plutôt été annoncées par le rythme des mots, des vers et des rimes sur la grande scène de l’Institut français du Mali avec en avant-goût la projection d’un magazine sur le slam malien.
En effet, la soirée d’ouverture du Grand slam national du Mali été marquée par la projection d’un magazine intitulé Slam au Mali : « Slam au Mali : l’art et son militantisme contre les violences basées sur le genre », réalisé par le journaliste et slameur malien Tchainan Tangara.
Ce magazine d’une vingtaine de minutes donne un aperçu sur l’évolution du slam malien et de ses multiplie combats. Ce magazine peut être considéré comme une sorte de cartographie slam malien allant de Bamako à Ségou en passant Djidian Kéniéba dans le Mandé. « Ce magazine une manière pour moi d’apporter ma contribution à la promotion du slam au Mali en mettant en exergue certaines réalités et difficultés auxquelles est confronté cet art dans notre pays », précise-t-il.
Une première réussie
Le spectrale Elgoumania, l’amour maudia de Salimata Ballo a sans été le point d’orgue de cette soirée. Accompagnée sur scène par quatre instrumentalistes, la slameuse malienne, qui donnait son tout premier spectacle de slam, a transporté son public à travers des tableaux musicaux et des joutes verbales éblouissants et décontractants. Car au-delà de la puissance des mots et la douceur des instruments, le spectacle est ponctué de saynètes qui permettent au spectateur d’être, de temps à autre, déconnecté des affres et péripéties amoureuses dont il est question dans les titres se succèdent dans le spectacle.
Elgoumania, (Goumin) est en effet est un intitulé tiré du nouchi (verlan ivoirien) qui signifie chagrin d’amour. Mohamed est l’amant fictif qui aurait jouer avec les sentiments de la slameuse en lui faisant vivre tous les maux que l’on puisse connaitre dans un chagrin d’amour. Mais Ça lit n’est la seule victime. Ses invitées sur la scène : Mira et Chato ont également raconté leurs déceptions amoureuses à travers les mots. Mais toujours est-il qu’il faut continuer d’aimer malgré tout car l’amour est tout ce qui nous fait vivre.
Le slam est un art, est le thème de cette édition. Aussi simpliste qu’elle puisse paraitre, cette thématique renferme un véritable engagement des acteurs du slam à révolutionner la discipline au Mali. Cette thématique témoigne ainsi de la volonté des organisateurs à instaurer une véritable industrie autour du slam au Mali.
Valoriser le travail des slameurs
Pour ce faire, tous les spectacles de cette édition du Grand slam national sont payants mais à des prix accessibles au public. « Le slam est une discipline tout comme les autres. Ceux qui la pratiquent sont des artistes et ils méritent qu’on les valorise et qu’on valorise leur travail. C’est pourquoi nous avons décidé cette année que tous les spectacles programmés soient payants. C’est une manière pour nous de dire que l’industrie du slam est bien possible au Mali », explique Amadou Baba Sissoko alias H2O, délégué général du Grand slam national du Mali.
Tous les spectacles programmés à cette édition de l’événement, à croire H2O, ont été sélectionnés à la suite d’un appel à candidature. « On ne peut prétendre à une industrie du slam sans offrir des spectacles professionnels à la hauteur des attentes du public. Il fallait choisir les meilleurs. Nous avons 5 spectacles qui sont programmés dans différents espaces culturels à Bamako jusqu’au samedi », explique-t-il.
Après cette ouverture en grande pompe, le grand slam national se poursuit avec un programme riche varié avec notamment des spectacles, des formations en création de spectacle en écriture de texte ainsi qu’une dénommée Patrie Haute qui mettra aux prises les jeunes slameurs. L’autre grande innovation de cette édition c’est qu’en plus des spectacles de slam, il est également prévu des spectacles de théâtre et de conte au cours de cette édition.
Youssouf Koné