Harcèlement : l’AMMCDR s’engage contre le fléau en milieu artistique

L’Association Art Marionnette Musique Clown Danse dans nos Rues (AMMCDR) a procédé le vendredi dernier, à l’école Bassitan Barry de Missabougou, à la restitution de la pièce de théâtre intitulée « Pourquoi moi ? » de Djénéba Coulibaly, issue de sa formation « Briser l’empêchement infligé aux carrières des femmes artistes. »

Le harcèlement sexuel prend de plus en plus de l’ampleur dans le milieu artistique. Il se situe presqu’à tous les niveaux de la chaine et constitue aujourd’hui un handicap majeur pour l’épanouissement des femmes et des filles artistes. Le phénomène devient un frein dans leur carrière voire une source d’abandon pour certaines malgré leur talent.

Afin donc d’apporter sa contribution à la lutte contre ce phénomène qui détruit la carrière artistique de plusieurs talents, l’Association Art Marionnette Musique Clown Danse dans nos Rues (AMMCDR) du Mali en collaboration avec la Compagnie Là hors De de France a initié une formation intitulée « Briser l’empêchement infligé aux carrières des femmes artistes » à l’endroit de 10 jeunes filles de l’Institut national des Arts du Mali (INA).  

Une dénonciation du harcèlement à deux niveaux

L’initiative vise à sensibiliser à travers des créations artistiques, sur le harcèlement en milieu artistique. Une formation soutenue par le programme Accès Culture porté par l’Agence Française de Développement (AFD) et l’Institut français. L’une des pièces issues de la formation intitulée « Pourquoi moi ? » écrite par Djénéba Coulibaly a été lue le vendredi dernier à l’école Bassitan Barry située à Missabougou, un quartier populaire de la capitale malienne devant de nombreux élèves.

La pièce « Pourquoi moi ? » dénonce le harcèlement à deux niveaux : en milieu scolaire et en milieu artistique. Elle met en scène une fille brillante à l’école qui sera victime du phénomène de la part d’un de ses professeurs. Elle subira le même sort quand elle sera tentée de mener une carrière dans le cinéma. Son talent ne comptera plus. Car pour obtenir un rôle dans un film, le réalisateur lui proposera de coucher avec lui. Elle refuse même, étant droguée mais pas sans conséquence.  

« C’est un thème pertinent et les élèves se sentent tout de suite concernés car le harcèlement sexuel en milieu scolaire y est également abordé. Cela permet à nos élèves, majoritairement des filles, de comprendre le phénomène et d’éviter de tomber dans le piège de leur prédateur », explique Mamadou Bamba, Censeur du lycée Bassitan Barry    

D’énormes progrès en peu de temps

Elles sont au nombre de 10 filles de l’INA reparties en binôme et chaque binôme a travaillé sur l’écriture d’une pièce sous la houlette de l’auteure et comédienne malienne Honorine Diama qui apprécie l’engouement et l’envie d’apprendre de ces jeunes. « Elles ont fait d’énormes progrès en si peu de temps. Elles se sont investies pleinement dans le travail. Du coup, le résultat était vraiment perceptible. Elles ont déjà de bons retours sur ces premiers textes. Elles ont eu des propositions de mise en scène d’une des pièces et une adaptation en série animée d’un dessinateur. C’est pour moi la plus grande satisfaction », nous confie Honorine.

Yacouba Magassouba, le directeur artistique de l’AMMCDR et formateur en marionnette estime que les jeunes ont fait un travail incroyable en si peu de temps. « Les pièces sont de qualité et nous espérons avec l’appui de nos partenaires, les monter et les faire tourner au Mali et ailleurs afin de sensibiliser le plus grand nombre personnes sur ce fléau », espère-t-il.  

En plus du volet dramaturgique, les filles ont également bénéficié des ateliers en mise en scène, en scénographie ainsi qu’en manipulation des marionnettes.

 Youssouf Koné        

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