Seydou Traoré est un artiste en perpétuelle recherche et perfectionnement d’un style qui lui est propre. S’il a commencé avec le tissu traditionnel africain, notamment le wax, l’artiste crée désormais ses toiles semi-figuratives avec des morceaux de jean qui est un support résistant et universel à travers une technique de collage. La paix et l’écologie sont les thématiques phares de ce peintre malien. Entretien.
Kone’xion Culture : Bonjour, pouvez-vous vous présenter à nos lecteurs !
Seydou Traoré : Je me nomme Seydou Traoré. Je suis artiste plasticien malien basé à Bamako. Je suis sortant de l’Institut national des arts de Bamako (INA) et du Conservatoire des arts et métiers multimédias Balla Fasséké Kouyaté de Bamako (CAMM/BFK).
KC : Comment avez-vous fait le saut dans le monde des arts ?
Seydou Traoré : Je suis passionné d’art depuis ma tendre enfance. A l’époque, je reproduisais des dessins animés et faisait même les dessins des maîtres en fondamental dans mon école. C’est après l’obtention de mon diplôme d’études fondamentales (DEF) que j’ai décidé de passer le concours de l’Institut national des arts (INA) pour pouvoir exploiter et perfectionner mes talents. Je peux dire que c’est plutôt l’art qui a fait le saut vers moi.
KC : Comment est venu le choix de la peinture ?
Seydou Traoré : Le choix du collage des tissus sur toile, particulièrement des jeans, est venu parce que je m’investis à fond dans la préservation de la nature, non seulement en contribuant à son assainissement mais surtout en participant à toutes actions jugées favorables à son bien-être. Dans ce sciage, j’ai eu, pas la vision mais, le discernement de donner à chaque fois via mes toiles, une seconde vie aux tissus jeans usés.
KC : Comment votre choix de devenir artiste a été perçu dans votre entourage ?
Seydou Traoré : J’ai vraiment eu de la chance parce que je n’ai vraiment pas eu de problème dans ma famille. Mes parents m’ont toujours encouragé. C’est plutôt mon entourage qui avait du mal à comprendre et accepter ce que je faisais comme travail. Mais actuellement, j’arrive à leur faire comprendre, à travers mes activités artistiques que le travail est comme tout autre travail.
KC : Quelle est votre définition de l’art ?
Seydou Traoré : L’Art pour moi, c’est le savoir-faire qu’on utilise pour toucher les sens et les émotions du public. C’est une activité humaine qui fait appel à l’intellect et aux émotions, qui aboutit à la création d’œuvres ayant des caractéristiques esthétiques.
KC : Quelles sont difficultés auxquelles vous êtes confronté en tant qu’artiste peintre ?
Seydou Traoré : Les difficultés auxquelles je suis confronté, à l’image de beaucoup d’autres artistes, c’est le fait que les arts plastiques ne sont pas assez connus au Mali. Aussi, la plupart des acheteurs sont des étrangers donc ce n’est pas facile de faire des ventes plus souvent au ici.
KC : Comment vous définissez-vous en tant qu’artiste ?
Seydou Traoré : A travers mes œuvres, je me définis comme un avocat, un défenseur de la paix et de la nature. J’aimerai que chacun prenne conscience du rôle important de la cohésion sociale, du vivre ensemble pour un monde meilleur. Qu’on prenne soin de la nature.
KC : Quelles sont vos sources d’inspiration ?
Seydou Traoré : Je m’inspire de mon vécu, de mes expériences, qu’elles soient négatives ou positives. Je m’inspire aussi des réalités de notre société voire du monde dans mes créations.
KC : Quels sont vos projets à court thème ?
Seydou Traoré : Je prépare actuellement des résidences auxquelles je suis sélectionné notamment celle de Karp-kamina 2022 au Togo et la 3e édition du Fara à Assinie en Côte d’ivoire. En plus, je prépare une nouvelle exposition solo à Bamako.
Youssouf Koné