Depuis 2022, la date du 11 novembre est retenue comme La journée nationale des Légitimités traditionnelles au Mali. Une journée instaurée par les autorités de la Transition pour célébrer chaque année les chefs coutumiers à travers toute l’étendue du territoire malien. Cette journée qui est à sa deuxième édition a été placée sous le haut patronage du Président de la Transition, Chef de l’État Assimi Goita.
La deuxième édition de la Journée nationale des Légitimités traditionnelles s’est tenue au Centre international de conférence de Bamako, le 11 novembre dernier. Ce fut l’occasion d’honorer ces Hommes dont le travail est à reconnaître mais également de débattre de leur place dans le processus de consolidation de la paix au Mali.
A l’occasion, une conférence-débats sur le thème « place et rôle des Légitimités traditionnelles dans la prévention et le règlement des conflits », a été animée par des connaisseurs du sujet, des experts de la gouvernance locale endogène. Une exposition photo sur les Légitimités traditionnelles a été la cerise sur le gâteau.
Les Légitimités traditionnelles, garants de la cohésion sociale
Au présidium, siégeaient les ministres d’État, ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, Porte-parole du gouvernement Colonel Abdoulaye MAIGA, le ministre de l’Artisanat, de la Culture, de l’Industrie hôtelière et du Tourisme Andogoly Guindo mais aussi des personnalités de la sphère traditionnelle comme le patriarche des Niaré de Bamako et le représentant du Mogho Naaba, venu du Burkina Faso.
Le porte-parole des Légitimités traditionnelles du nord du Mali, Honorable Amenokal Bajan Ag HAMATOU et le président du Recotrade, El Hadj Moctar Koné, lors de leur différente intervention ont salué l’initiative et exprimé leur reconnaissance à l’État pour sa reconnaissance. « Cette initiative nous va droit au cœur. Elle montre que les autorités ont compris que le Mali ne peut pas se faire sans les Légitimités traditionnelles et nous en sommes heureux », a expliqué Honorable Amenokal Bajan Ag HAMATOU.
Le Mali, pour garder le cap en cette période difficile de son histoire, a su compter sur ses autorités mais aussi et surtout sur l’implication de toutes ses couches sociales. Les légitimités traditionnelles, de quelques communautés qu’elles soient, ont été et continuent d’être des garants pour la sauvegarde de la cohésion sociale et la promotion de l’harmonie entre les peuples, ont rappelé successivement les ministres Abdoulaye Maiga et Andogoly Guindo.
Etudier notre culture à l’école depuis le bas âge
Elles ont joué un rôle principal en partageant leur savoir et leurs stratégies de gouvernance avec les autorités et les Maliens afin que la facilitation de la gestion des affaires soit commune. Des villages les plus reculés aux métropoles, leur influence n’est plus à démontrer. Comme l’indique leur appellation, elles sont dotées d’une légitimité sans faille au vu de ce qu’elles continuent à faire pour le Mali
Le Mali est un territoire avec un passé riche. Ce passé de grands Hommes et de grands empires qui le caractérise à un impact considérable sur son évolution. Le griot et parolier Bourama Soumano s’étonne cependant du fait que cette culture ne soit pas étudiée dans nos écoles et pense que les autorités, en collaboration avec les Légitimités traditionnelles doivent œuvrer à ce que cela soit fait « Le Mali est l’épicentre de la culture mandingue. Il est inconcevable que notre culture, si riche, ne soit pas étudiée dans nos écoles »
Cette journée qui célèbre les Légitimités traditionnelles selon l’homme, pourrait être un premier pas pour la valorisation véritable de nos cultures depuis l’école primaire.
Issouf Koné
