La 3e édition de Kino Kabaret international tenue du 27 octobre au 5 novembre 2024 à Sélingué (Mali) a connu son épilogue le 5 novembre dernier au Palais de la culture avec la projection de 4 des 14 films relaissés et la remise des attestations au 25 participants locaux et internationaux.
« Faire bien avec rien, faire mieux avec peu, mais le faire maintenant ». Cette philosophie du mouvement Kino international a bien été mise en pratique lors de la 3e édition de Kino kabaret international tenue du 27 octobre au 5 novembre 2024 dans la ville de Sélingué, située dans la région de Sikasso au Mali. Durant ce kabaret, 14 films de court-métrages allant de 4 à 13 minutes ont été réalisés par les participants à travers des défis de 24, 48 et 72 heures. Mais le public n’a eu droit qu’à 4 films projetés à la clôture le 5 novembre dernier au Palais de la culture de Bamako.
Organisé par l’Association Kilé, porteuse du mouvement Kino au Mali et ses partenaires, le Kino kabaret international se veut un évènement ponctuel mettant au défi les cinéastes de réaliser des films en des temps record. Ils étaient 25 participants du Mali, de la Côte d’Ivoire, du Burkina Faso et de la diaspora notamment de la France. « Les films sont tournés et montés au moment du kabaret, puis diffusés lors des projections en fin de séjour. Les conditions créent une dynamique incroyable : rencontre, apprentissage, inventivité, échange, énergie et débrouillardise sont les maîtres-mots d’un kabaret », nous explique Fatoumata Tioye Coulibaly, présidente de l’Association Kilé.
Assurer la relève
Pour rappel, Kino est un mouvement cinématographique international né à Montréal Canada en 1999. Il regroupe des passionnés du cinéma et compte aujourd’hui plus de 200 cellules à travers le monde dont le celle du Mali représentée par l’Association Kilé.
Cette résidence collaborative se déroule autour de la production, la diffusion et la promotion du cinéma et ses différents corps de métiers. Ainsi, les participants étaient issus de tous les métiers du cinéma : réalisateurs, comédiens scénaristes, chef opération, cadreurs, monteurs, techniciens de son, maquilleurs entre autres.
Du cinéaste établi au jeune débutant, cette initiative donne la chance à tous d’entreprendre une démarche artistique de cinéma. « Cette initiative est vraiment salutaire et j’encourage les organisateurs. La relève doit être assurée dans ce domaine et quand on voit des initiatives comme ça c’est vraiment rassurant. On voit des jeunes qui, malgré les moyens décident de se mettre ensemble pour travailler en solidarité et ça c’est réconfortant », félicite le réalisateur malien Salif Traoré, présent à la cérémonie de clôture.
Un espace d’apprentissage
L’initiative accompagne les artistes dans leur développement et accorde un soutien particulier aux talents les plus prometteurs. Pour cette édition, il s’agissait, selon les organisateurs, d’initier dans le cadre de la formation, des jeunes amateurs et passionnés d’art et de culture aux métiers du cinéma.
« Cette résidence apporte énormément à nous les jeunes cinéastes. C’est une véritable rencontre collaborative et de partage d’expérience. J’ai appris énormément auprès de chaque participant qu’il soit réalisateur, comédien, cadreur, monteur ou technicien, jeune ou plus expérimenté. Cela m’a permis de construire ma vision cinématographique autrement », nous confie Issa Tiendrébéogo participant venu du Burkina Faso. De son côté, le jeune comédien malien Modibo Traoré estime qu’ « au Mali les talents ne manque pas mais ce sont les conditions qui les étouffent. Kino est un espace d’apprentissage mais aussi une vitrine pour les jeunes. »
Après la projection des 4 films à savoir Samira, Musa, Le mendiant et Guitare tous tournés en 24 heures, la cérémonie a été clôturée par la remise des attestations aux différents participant bouclant ainsi en beauté cette 3e édition du Kino kabaret international.
Youssouf Koné