A Bamako, sur le boulevard de l’indépendance, la journée internationale de la danse a été célébrée avec faste par une quinzaine de compagnies et associations de danse. Un véritable moment de communion entre danseurs qui fut aussi un bel espace de revendication à la faveur de la discipline au Mali.
Créée en en 1982 par le Comité international de la danse de l’Institut international du Théâtre (ITI), le principal partenaire de l’UNESCO pour les arts de la scène, la Journée internationale de la danse a été célébrée pour la 40 fois le vendredi 29 avril dernier. Et le Mali n’est pas resté en marge de cette célébration.
Les pratiquants de la discipline au Mali ont, en effet, investi l’espace public, notamment la bourse du travail au bord du boulevard de l’Indépendance à Bamako pour l’occasion avec la participation d’une quinzaine de compagnies et d’associations de danse.
Une opportunité
Une grande première au Mali selon le danseur chorégraphe Alou Cissé alias Zol, promoteur de la compagnie Graine de danseurs. « Je suis agréablement surpris par l’engouement qu’a connu cette célébration au Mali cette année. Nous avons décidé de la célébrer tous ensemble pour la première fois et tout le monde a répondu à l’appel. C’est magnifique. Cela présage des lendemains meilleurs pour la danse au Mali », nous lance-t-il. « Le fait d’être ensemble pour une même cause est juste magnifique pour moi. Ces moments de partage entre différentes générations est salutaire », enchaine Kadidja Tiemanta,fondatrice de l’association Anw Ka Donko.
Discipline encore mal vue dans la société malienne, la danse, notamment contemporaine est pourtant en train de se frayer un chemin dans l’espace artistique du pays. On assiste ces dernières années à un intérêt grandissant des jeunes pour cet art, du mouvement du corps. « Il y avait très peu de danseurs il y a encore quelques années mais, aujourd’hui, les choses changent. La danse affirme de plus en plus sa place au Mali et je pense que cette célébration est une belle opportunité de rencontre pour les danseurs. C’est une belle occasion de se rapprocher les uns des autres et de créer des contacts », explique Bazoumana Kouyaté, chorégraphe et danseur.
Un espace de plaidoyer
Au-delà de renforcer les liens d’amitiés et de solidarité entre les danseurs, la célébration de la journée internationale de la danse est un espace de plaidoyer pour les artistes. « La célébration de la journée internationale de la danse en famille est un moyen de renforcer la cohésion et la solidarité dans le milieu de la danse au Mali. C’est en se mettant ensemble qu’on ira loin dans nos objectifs de développer le secteur de la danse au Mali », ajoute Kadidja Tiemanta. «La danse n’est pas assez valorisée au Mali et si les danseurs se mettent ensemble, ils la valorisent aux yeux de la population et des autorités », ajoute Alou Cissé Zol.
Plusieurs performances collectives et individuelles ont meublé la célébration de cette Journée internationale de la danse que les danseurs maliens entendent désormais commémorer en communion chaque année.
Youssouf Koné
