La culture malienne compte désormais parmi ses repères un centre culturel d’exception dédié à l’art de la marionnette : le Centre de marionnettes traditionnelles et contemporaines d’Afrique de l’Ouest (CMAO). Située à Magnambougou, cette initiative de la Compagnie sogolon, dirigée par le marionnettiste de renommée mondiale Yaya Coulibaly, est le fruit de plusieurs années de réflexion, de travail et de persévérance.
La cérémonie d’ouverture qui a officiellement consacré le Centre « disponible » pour les activités culturelles de l’établissement s’est tenue le 23 décembre dernier en présence d’un nombre très important d’acteurs culturels. Moment de joie et de satisfaction.
« Le Centre de marionnettes traditionnelles et contemporaines d’Afrique de l’Ouest (CMAO), s’inscrit dans une dynamique de la sauvegarde de notre patrimoine ancestral », a déclaré, à l’entame de son discours, Yaya Coulibaly, directeur du centre.
Promouvoir, préserver
Très engagé, et cela depuis des décennies, l’homme fait partie de ses acteurs culturels maliens dont le sommeil est en congé, du fait des réflexions et intérêts qu’il accorde à la préservation de nos richesses. Pour preuve, dans sa spécialité, à savoir l’art de la marionnette, il est l’héritier d’une importante collection familiale dont le nombre envoisine les 25 000 pièces. Cette collection comprend également des marionnettes fabriquées par lui-même.
« Le CMAO vise à promouvoir l’art de la marionnette en tant qu’expression culturelle vivante et contemporaine » ajouta le directeur qui n’a pas limité les objectifs du Centre à ce point. Il permettra aussi de faire une programmation à travers l’organisation des spectacles, des expositions, des formations et des résidences artistiques pour stimuler la créativité et l’innovation dans le domaine de la marionnette. Le CMAO vise plus loin en envisageant de jouer un rôle clé dans la formation et la professionnalisation des jeunes artistes locaux. Il offrira des programmes de formation en marionnettes, en gestion artistique et en techniques de scène afin de faire de la préservation des masques et marionnettes mais surtout des richesses culturelles de manière générale une réalité.
Un centre de qualité
Près d’une décennie de travail pour un résultat de qualité. Le centre, qui se dresse au cœur de Magnambougou, est un espace multifonctionnel pouvant accueillir toutes les formes d’art. Composé d’un espace accueil, de magasins et de boutique, d’entrées piétons et véhicules, d’une salle d’exposition, d’une salle polyvalente, d’une salle de stockage, de chambres de passage pour artiste en résidence, de pièces commune avec cuisine pour résidents… le CMAO offre toutes les commodités pour les artistes et le public.
« A travers ce centre, c’est la tradition qui est aujourd’hui magnifiée », a déclaré tout enthousiasmé, le représentant du ministre de l’Artisanat, de la Culture, de l’Industrie hôtelière et du Tourisme, Oumar Camara, non moins directeur du Conservatoire national des arts et métiers multimédia Balla Fasséké Kouyaté.
Le CMAO, rassure les initiateurs, sera une plateforme ouverte aux artistes et aux chercheurs du monde entier. « Il vise à devenir un carrefour international de l’art de la marionnette, encourageant les échanges culturels et la collaboration artistique à l’échelle mondiale » note Yaya Coulibaly.
Financé en grande partie sur fonds propres, la compagnie sogolon a également eu le soutien de l’Union européenne et de la coopération allemande que le directeur n’a pas manqué de remercier.
Issouf Koné