Avec des personnages semi-figuratifs, placés au milieu de la circulation ou en plein travail quotidien, les toiles de l’artiste peintre malien Daouda Traoré donne à voir le mouvement de nos villes, creuset des réalités de nos sociétés. L’artiste au style atypique crée ses œuvres avec des martiaux de récupération comme des journaux, des tôles usés, du métal, des boites de conserve et du tissu usé. Daouda s’inspire des scènes de la vie quotidienne et se considère comme « un petit fou ». Kone’xion Culture l’a rencontré pour vous.
Konexion Culture : Présentez-vous à nos lecteurs !
Daouda Traoré : Je réponds au nom de Daouda Traoré. Je suis artiste peintre malien, marié et père de 4 ans. Je suis professeur d’arts plastiques au lycée publique de Sikasso et je travaille entre Bamako et Sikasso.
KC : Comment avez-vous fait le saut dans le monde des arts ?
Daouda Traoré : Depuis mon jeune âge, j’avais de la passion pour le dessin et je dessinais bien. Quand je suis arrivé au lycée, j’avais du mal avec les matières scientifiques. J’ai donc décidé de trouver une école où je pouvais poursuivre cette passion. C’est ainsi que je suis arrivé à l’Institut national des Arts (INA), suite à un concours.
KC : Comment est venu le choix de la peinture ?
Daouda Traoré : Je crois que le choix de la peinture est venu de mon père qui est un peintre bâtiment. Il a exercé ce métier en Côte d’Ivoire. Je l’accompagnais sur les chantiers. C’est cela qui m’a donné le goût pour la couleur et la peinture.
KC : Comment ce choix de devenir artiste peintre a été perçu dans votre entourage ?
Daouda Traoré : Ça n’a pas été facile même si je n’ai jamais eu de difficulté avec mes parents. Certaines personnes de mon entourage me sabotaient en me disant que je n’avais pas d’avenir. Mais vu que j’avais le soutien de ma famille, j’ai continué. Aujourd’hui, je suis artiste plasticien qui vit bien de son art.
KC : Quelle est votre définition de l’art ?
Daouda Traoré : l’art pour moi, c’est d’abord un outil qui nous permet de faire ressortir nos sentiments conscients et inconscients à travers un medium artistique. L’art c’est aussi un savoir qui a besoin d’être exercé avec passion, amour et courage. Un savoir qui a besoin d’être entretenu par la lecture et la recherche.
KC : Comment vous définissez-vous en tant qu’artiste ?
Daouda Traoré : Je suis un artiste libre penseur qui peint son entourage, sa société et le monde. Mais, je me considère comme un petit fou qui qui fait un métier qui n’a pas la considération qu’il faut dans notre société mais qui est très passionnant.
KC : Quelles sont vos sources d’inspiration ?
Daouda Traoré : Ma source d’inspiration c’est ma société, mon entourage. C’est tout ce qui se passe autour de moi. Je porte mon regard sur ma société, les sociétés africaines en pleines mutations, notamment en ces temps dominés par la technologie.
KC : Quels sont vos projets à venir ?
Daouda Traoré : Des expositions en septembre et octobre au Mali, au Ghana et en France. J’ai aussi un contrat en vue avec une jeune et dynamique galerie au ghanéenne.
Propos recueillis par Youssouf Koné