Littérature : JELMA, ces jeunes qui font bouger les lignes au Mali 

Le mouvement littéraire Les jeunes esprits de la littérature malienne (Jelma) a été officiellement lancé ce samedi à l’occasion de son 6e anniversaire. Cette cérémonie a également servi de cadre aux membres du mouvement, de dresser le bilan de ces 6 ans d’existence.

L’espace littéraire malien connait ces dernières années un nouveau dynamisme, insufflé par la nouvelle génération d’écrivains, d’éditeurs et de passionnés du livre. Ce bouillonnement littéraire est également à l’actif des mouvements de promotion de la production littéraire au Mali. Parmi ces acteurs incontournables, figurent en place bonne le mouvement Les jeunes esprit de la littérature malienne (JELMA), qui, depuis sa création, ne cesse de le démontrer à travers des initiatives qui contribuent à l’édifice littéraire du pays.    

Créé en 2016 par des jeunes passionnés de littérature, le mouvement Les jeunes esprits de la littérature a désormais six ans. Pour fêter cela, il a organisé ce samedi 23 juillet, à la Bibliothèque nationale du Mali, une cérémonie de célébration de son anniversaire, couplée à son lancement officiel.

Un mouvement en constant mouvement

JELMA compte aujourd’hui plus d’une centaine de membres répartis entre la capitale Bamako et plusieurs autres régions du pays. Le mouvement se fixe comme objectif entre autres de contribuer au rayonnement de la littérature malienne, au rehaussement et à la valorisation de la culture malienne mais il entend surtout inciter les jeunes à la lecture et à l’écriture tout en prônant l’excellence. JELMA, en plus d’un bureau exécutif, compte en son sein des comités de correction, de critique, de recherche et de contrôle.

Les membres de JELMA ne sont pas inconnus de l’ancien ministre et ambassadeur Gaoussou Drabo. Le journaliste et poète, non moins membre de la Haute autorité de la communication du Mali (HAC) est souvent présent aux activités du mouvement. Il était invité à cette cérémonie. M. Drabo a, durant ces années, « pu mesurer le dynamisme des jeunes du JELMA et la qualité de ce qu’ils font ». Ces jeunes, selon lui, qui n’attendent pas les moyens pour commencer une initiative : « Ils sont actifs et mènent leurs activités avec des compétences qu’ils ont sous la main. Donc, le mouvement est lui-même en constant mouvement », explique-t-il.

De la créativité

Ce témoignage trouve sa justification dans le nombre foisonnant de livres publiés par les membres ainsi que les multiples activités qu’ils ont mené depuis la création du mouvement. Ce sont plus de 40 livres (romans, recueil de poèmes, recueils de nouvelles…) ainsi que plusieurs dizaines d’ateliers d’écriture, des débats, des conférences, des exposés d’ouvrages dans des établissement à Bamako et dans plusieurs régions du pays.

Loin d’être une académie de la langue française, JELMA se veut un mouvement qui bouscule les lignes grâce à l’audace, l’esprit novateur et inventif de ses membres qui dans leur élan de rédaction et de production littéraire « manient, modifient et martèlent » la langue française à travers plusieurs néologismes.

Malick M’Baye parle du barafa. Quant à Mamadou Coulibaly, lui a inventé le Manancou. Amadou Kanfo utilisera la poégraphique et Abdoulaye Berthé s’accroche à la poéscience. Le poète Souani Emmanuel Dena met en valeur la malitude. Le lieutenant-colonel Ousmane Samaké façonne une série de néologisme : la bambarisation, le bambarisateur, la bambarititude et le roman-conte. Dans la même logique, Modibo Ibrahima Kanfo emploie des termes comme la jelmananisation, le wangrinnisme, le vers-caméléon, la poématique, l’intersentimentalité entre autres. Ces néologismes riment selon le président du mouvement avec la citation d’Antony Burgess qui dit : « qu’un écrivain, c’est un inventeur ».

Un bilan élogieux

Le JELMA qui a pour devise « Rien que pour l’excellence, nous sommes nés pour briller » ne cesse de briller par ses exploits. L’armoire à trophées des jeunes écrivains qu’ils sont est bien garni. On y compte notamment le prix de la société des poètes français et le prix Seydou Badian du concours été des Plumes remporté par Cristian Bakou. Sitan Koné est lauréate du prix féminin du concours été des Plumes. Lawalé Chaka a été lauréat du concours de poésie du club Lettres en 2017. Modibo Ibrahima Kanfo, quant à lui, a remporté le prix du jury du concours international de poésie Androïditiste au Cameroun. Naminata Traoré a enlevé le prix féminin du même concours.

Toujours dans sa dynamique de contribuer à la promotion de la littérature au Mali, Jelma a eu à réaliser des interviews d’une vingtaine d’écrivains dont Ousmane Thieny, Daouda Tékété, Adama Fankelen Traoré, Birama Konaré, Chirfi Moulaye Haidara, Sinaba Lanfia. A cela s’ajoute la mise en place d’une bibliothèque d’environ 300 livres. Mais, qu’à cela ne tienne : « le mouvement sollicite l’appui de toutes les structures et toutes les personnes de bonne volonté qui souhaitent faire un don de livre pour l’enrichissement de cette bibliothèque », lance Modibo Ibrahima Kanfo, président de Jelma.

En perspective, ces jeunes entendent garder le cap sur ces initiatives avec la ferme volonté de se surpasser pour le rayonnement de la littérature.

Youssouf Koné  

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