Livre : la politique nationale du livre et de la lecture bientôt validée ?  

Le lundi 20 mars dernier, se sont ouverts au Centre national de conférence de Bamako (CICB), les deux jours d’atelier (20 et 21 mars 2023) de validation du document de la politique nationale du livre et de la lecture au Mali. Un énorme chantier pour les acteurs du livre qui doit être financé à hauteur de 5 milliards 600 millions de franc CFA, pour cinq ans de travaux. La cérémonie d’ouverture dudit atelier était présidée par le ministre l’Artisanat de la Culture, de l’Industrie hôtelière et du Tourisme, Andogoly Guindo.

Il y a 45 ans, le Mali entamait le chantier de la mise en place d’une politique nationale du livre et de la lecture. Une grande ambition qui semble se concrétiser aujourd’hui à travers le ministère de l’Artisanat de la Culture, de l’Industrie hôtelière et du Tourisme qui fait montre de son intérêt pour ce secteur, facteur de diffusion du savoir et connaissance. L’avant-projet de politique nationale du livre et de la lecture qui sera approuvé pendant ces deux jours servira de document d’orientation des actions du gouvernement.

« Le secteur du livre est en crise au Mali. Un secteur qui peine à faire vivre ses acteurs. Il a besoin d’un cadre stratégique, d’orientation, de développement voire de politique nationale sectorielle », a déclaré le ministre de l’Artisanat de la Culture, de l’Industrie hôtelière et du Tourisme, Andogoly Guindo qui reconnait que le livre demeure peu accessible au grand public dans notre pays. Dans ces conditions, il se pose alors la question d’élaborer des stratégies pour l’accès du plus grand nombre au livre et à la lecture.

Présent à la cérémonie, l’ancien premier ministre du Mali et écrivain, Moussa Mara propose d’aller à l’essentiel pour que cette politique puisse connaitre un début de mise en place : « Je n’ai pas vu suffisamment de place pour les maisons d’édition au niveau des différentes actions et objectifs. Le second élément, c’est la question des moyens. Il faut tenir compte peut-être de ce qui est faisable par rapport au moyen dont nous disposons et essayer de se focaliser sur des éléments très précis afin que la politique puisse connaitre un début de mise en place.»

Selon Fatogoma Diakité, président de la sous-commission technique du projet « Cette politique est importante, car chaque fois que nous allons à des colloques ou congrès, on nous demande toujours, si nous disposons d’une politique nationale de livre. Nous n’avons pas de politique nationale. A l’époque on avait des éléments de politique, mais ce n’était pas formalisé. Cette politique nationale va nous permettre de booster ce secteur de la chaine du livre du producteur jusqu’au consommateur.»

Pour sa part, Edmond Mukala, représentant de l’UNESCO au Mali, estime que le Mali est un grand pays de littérature, parce qu’à travers le Mali, « les africains ont compris qu’on peut écrire notre savoir et notre intelligence. » Il s’est également réjoui de voir que, nonobstant la situation du pays, le ministère en charge de la culture n’a ménagé aucun effort pour accompagner les acteurs du livre et de la culture en général.

Depuis les premières heures des indépendances, le Mali jetait les bases pour l’essor d’une industrie du livre à même d’assurer l’épanouissement intellectuel des populations et de contribuer à la création d’une intelligentsia nationale ouverte aux autres civilisations, mais profondément ancrée dans les valeurs ancestrales. Cette ambition est en passe de se concrétiser.   

Cette politique nationale du livre et de la lecture à pour vision de « faire du livre, un outil de développement scientifique, économique, social et culture du Mali ».

Mohamed Camara   

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