L’artiste comédien, musicien et acteur malien, Kary Bogoba Coulibaly alias Madou Wôlô estime qu’il est temps de sortir des grands discours et de poser des actions concrètes pour la valorisation de la culture et de l’artiste malien.
Le mardi 26 avril dernier, le Mali, à l’instar de la communauté internationale a célébré la journée internationale de la propriété intellectuelle, couplée à celle du livre et du droit d’auteur au Centre international de conférence de Bamako (CICB). Une occasion saisie par le Bureau malien du droit d’auteur (Bumba) et les autorités maliennes pour magnifier l’artiste malien et sa créativité. Des actions d’hommage à travers des dons de vivres à quelques anciens artistes ont été au cœur de cette journée.
Cependant, l’une des figures emblématiques du théâtre et du cinéma malien, Kary Bogoba Coulibaly alias Madou Wôlô, connu pour son franc-parler n’est pas allé par le dos de la culière pour livrer son avis sur la condition de l’artiste malien avant d’appeler les autorités maliennes à plus d’actions concrètes pour la valorisation de la culture et de l’artiste malien. «Avoir une journée consacrée au droit de l’artiste et à sa créativité est certes salutaire mais cela ne suffit pas. J’apprécie les actions de ce genre venant des autorités et autres acteurs qui pensent aux artistes. Mais je trouve qu’il y a beaucoup de discours mielleux par-ci par-là que d’actions concrètes » dira-t-il avant d’ajouter que l’artiste malien souffre et il qu’il faut des actions concrètes des autorités pour l’aider. « Je ne suis pas contre cette célébration et les dons que certains artistes reçoivent à cette occasion mais c’est quelque chose qui se fait une fois par an. Ces dons ne sont pas suffisants pour aider l’artiste à sortir de sa précarité», regrette-t-il.
Interrogé sur ce qu’il entend par actions concrètes, Madou Wôlô pointe du doigt le budget très faible dédié à la culture. Un budget qui est estimé à moins d’1% du budget national. Un budget dédié pratiquement qu’au fonctionnement du département de la culture. «Nous avons toujours chanté cette chanson que finalement elle ne semble plus avoir d’effet auprès des autorités publiques. Il faut que l’État revoie sa politique culturelle. Il faut investir dans la culture, la valoriser. Cela passe par la mise en place d’une politique culturelle forte. Sans cela, il sera difficile pour les artistes de prospérer et si les artistes ne sont pas valoriser, c’est la culture malienne, aujourd’hui, un grand ambassadeur du Mali dans le monde qui perd ses moyens et sa valeur », ajoute-t-il.
Pour finir, Madou Wôlô recommande aux autorités maliennes d’initier des rencontres avec les artistes et les acteurs culturels afin de mieux comprendre leurs besoins pour pouvoir y apporter des solutions. « Les artistes ont des choses à dire et l’État se doit de les écouter et d’agir au nom de la culture malienne », conclut-il.
Youssouf Koné