Mamou Daffé : « la reprise de la Biennale artistique et culturelle du Mali est une opportunité » 

La Biennale artistique et culturelle du Mali (BAC) signe son retour du 6 au 16 juillet 2023 à Mopti, après une dizaine d’années d’hibernation. Un retour salué par l’opérateur culturel Mamou Daffé qui voit en elle une belle opportunité de « retisser les liens et recoudre le tissu social. »

L’Etat malien a décidé, à travers le ministère de l’Artisanat de la culture, de l’industrie hôtelière et du tourisme, de relancer la biennale artistique et culturelle du Mali. La ville de Mopti a été retenue pour abriter cette édition prévue du 6 au 16 juillet prochain. Cependant, l’annonce et le lancement officiel de la biennale qui a eu lieu dans la Venise malienne fin mars dernier, suscitent le débat.

Pendant que certains acteurs culturels jugent inopportune cette reprise de l’évènement, d’autres la saluent . C’est le cas de Mamou Daffé, l’un des opérateurs culturels les plus influents d’Afrique et non moins l’initiateur du célèbre Ségou’Art festival sur le Niger.  En effet, dans un poste via la page Facebook de son festival, Mamou Daffé pense que «la reprise de la Biennale artistique et culturelle du Mali est une opportunité

Dans son post, le directeur du Centre culturel Kôrè de Ségou, voit en cette relance de la Bac une belle opportunité de retisser les liens et recoudre le tissu social, « La reprise de la Biennale artistique et culturelle du Mali est une opportunité qu’on donne aux différentes communautés maliennes de tisser à nouveau les liens et de recoudre le tissu social fortement fragilisé par le contexte de cette crise multiforme que nous traversons.» En ce moment trouble, argumente-t-il, il est impérieux de revisiter les modèles et les pratiques de cohésion sociale du passé et interroger notre patrimoine, non pas dans une volonté passéiste mais afin d’en tirer des éléments qui nous permettent de construire l’avenir commun. De ce point de vue, selon monsieur Daffé, le Ministère en charge de la culture est dans son rôle régalien de reconstruire le tissu social. 

La plupart de ceux qui s’opposent à la relance de la Bac, se basent sur l’aspect économique de la biennale. Or, pour Mamou Daffé : «Ici nous ne parlons pas de l’aspect économique de la biennale mais plutôt de sa rentabilité sociale, la dimension non marchande de la culture comme génératrice de valeurs, de sens et d’identité.»  

Toutefois, le patron de la Fondation festival sur le Niger n’a pu s’empêcher de faire quelques propositions aux organisateurs de la biennale pouvant l’aider davantage à se professionnaliser : « Bien entendu, le Ministère en charge de la culture pourrait externaliser et confier certains aspects de cette biennale tels que la production, les aspects de management et d’ingénierie à des professionnels et acteurs privés expérimentés afin qu’on ait une biennale qui se professionnalise et s’autonomise d’année en année tout en créant des opportunités d’emplois » conclut-il. 

Youssouf Koné 

Partager l’article sur 

A Propos de L’auteur

Impossible de copier du contenu sur notre site.

Si vous avez besoin de quelque chose, contactez-nous (contact@konexionculture.com) !

Merci