La 7e édition du festival Rendez-vous chez nous à Bamako tenue du 23 au 25 novembre dernier à Bamako a accueilli des projections de vidéos d’arts numériques issues d’une formation organisée à Bamako par Dark-Face Films. Ce programme a rehaussé l’éclat cette édition du festival.
Ils étaient plusieurs centaines de spectateurs, majoritairement jeunes, présents sur le terrain Ecoma de Magnambougou à l’occasion de la soirée d’ouverture de la 7e édition du festival Rendez-vous chez nous à Bamako, le jeudi 23 novembre dernier, à découvrir la vidéo d’art numérique. Le mapping vidéo, une discipline artistique peu connue au Mali voire dans notre sous-région. Et cette collaboration avec la 7e édition du festival fut une belle opportunité de découverte de la discipline notamment par les jeunes.
Les vidéos d’arts numériques projetées tout au long du festival sont les œuvres issues de la formation organisée par la structure de production audiovisuelle Dark-Face films dirigée par le réalisateur malien Aboubacar Bablé Draba. Cette formation accueillie durant un mois par le groupe Vortex de Bamako, a regroupé vingt jeunes Maliens et Burkinabé. Formation au cours de laquelle ces jeunes artistes ont décidé de magnifier le patrimoine culturel à travers leur créativité.
Promouvoir le patrimoine culturel
En effet, en plus de l’histoire politique du Mali de son accession à l’indépendance à nos jours, des vidéos d’art magnifiant différents masques ont été projetées. Le choix du patrimoine culturel est loin d’être fortuit. « Nous voulons par ce choix donner l’opportunité à d’autres personnes notamment les jeunes de découvrir la riche culture malienne et nos valeurs ancestrales. Beaucoup ne s’intéressent pas à ces objets. Grâce à ces projections, ils découvrent non seulement le mapping vidéo mais aussi les différents objets culturels propres aux différentes communautés. Je crois que cet espace du festival est idéal pour cela au regard de sa grande mobilisation », nous explique Aboubacar Bablé Draba, manager général de Dark-Face films et formateur qui sait compter sur le soutien de l’Organisation internationale de la francophonie (OIF) et d’autres partenaires locaux comme Fofy industries, les Initiatives Koto, l’Imaf et et la Fondation vortex pour la réalisation de ce projet.
Les apprenants ont, durant la formation, non seulement été initiés à l’utilisation des logiciels de réalisation de mapping vidéo mais aussi aux techniques d’animation de contenus et d’espaces de projection. « Nous avons appris à travailler avec des logiciels comme illustrator, after-affects ainsi que des logiciels d’animation 3D. En tant qu’artiste, le mapping video sera un atout pour moi dans la réalisation de mes œuvres multimédias notamment la vidéo et la photographie », nous confie Kadary Traoré, étudiant au Conservatoire des arts et métiers multimédia Balla Fasséké Kouyaté de Bamako, l’un des bénéficiaires de la formation.
Vulgariser la discipline dans la sous-région
Les arts numériques et le mapping vidéo en particulier reste une découverte pour les jeunes maliens. Cet espace aura permis à bon nombre d’entre eux de la connaitre. Ces projections ont même été un catalyseur de passion chez certains jeunes comme Hamidou Maïga : « J’ai vu de belles choses ici que j’ai vraiment aimé. C’est quelque chose qui m’intéresse énormément. Je souhaiterais en savoir plus si j’ai eu l’opportunité bien sûr ». Aux initiateurs donc de permettre à ce jeune comme beaucoup d’autres d’extérioriser leur passion pour la discipline.
Mohamed Salif Camara, directeur du complexe numérique de Bamako et représentant du ministre de la communication et de l’économie numérique s’est dit « impressionné par la créativité des jeunes maliens et burkinabé à travers ce qu’ils sont arrivés à réaliser en seulement un mois de formation ». M. Camara a salué l’initiative qui selon lui contribue à la promotion des métiers du numérique au Mali. Il a également mis l’accent sur la participation du Burkina Faso à cette formation. Toute chose, à ses dires, qui contribue aux efforts de coopération entre les pays du sahel.
Une passion à partager
Aboubacar Bablé Draba, faut-il le rappeler fut le seul africain parmi les cinq finalistes dans la catégorie « création numérique » aux VIIe Jeux de la francophonie en Côte d’Ivoire en 2017 où il a remporté la médaille d’argent. Une expérience et une passion qu’il décide de partager avec des jeunes maliens et de la sous-région d’où l’intitulé de la formation « Transmettre ».
« L’objectif pour moi est de vulgariser cette discipline au Mali et dans notre sous-région où elle est reste très peu connue et explorée contrairement sous d’autres cieux », confie Draba qui regrette tout de même de ne pas pouvoir associer plus de pays à cette première édition, faute de moyens. Toutefois, il ambitionne d’élargir les prochaines formations à plusieurs pays de la sous-région afin créer une véritable plateforme de promotion autour de la vidéo d’art dans notre espace géographique.
Youssouf Koné
