Master class de Yamarou photo : la photographie de presse et de mode en débat 

Deux thématiques à savoir « Photographie et presse » et « Photographie et mode » étaient au cœur d’un panel, tenu ce vendredi 5 juillet 2024, au restaurant La Pirogue dans le cadre de la master class internationale de femmes photographes d’Afrique, une initiative de Yamarou Photo. 

Bamako, la capitale africaine de la photographie a accueilli du 2 au 6 juillet 2024, une master class internationale regroupant 10 jeunes femmes photographes du Mali et de 6 autres pays d’Afrique. Organisée par le collectif Yamarou photo dans le cadre de son programme intitulé : « Entre fragilité et rigidité », cette formation soutenue par la Fondation Doen, visait non seulement à outiller mais aussi à redéfinir la place de la femme dans l’art de la photographie en Afrique.

Dans le cadre des échanges thématiques de cette master class s’est tenu, ce vendredi 5 juillet 2024, au restaurant La Pirogue, un panel à double thèmes à savoir « Photographie et presse » et « Photographie et mode ». Des thématiques développées par M. Thierry Perret, journaliste-écrivain (ancien journaliste à RFI) et M. Ibrahim Guindo alias Akim Soul, producteur de mode, communicant et non moins promoteur de Mali Mode Show, l’un des évènements phares dédiés à la mode au Mali.  

Des moyens limités

« La presse et la photographie ont toujours été liées », introduit M. Perret. Un journaliste qui écrit un article peut avoir besoin d’une photo de l’événement qu’il a couvert pour l’illustrer à sa mise sous presse. Toutefois, les moyens assez limités des organes de presse au Mali voire en Afrique, à l’en croire, fait qu’il y a très peu qui emploient à temps plein un photographe. « On peut citer l’Essor, un media d’Etat qui a une cellule de photographes en son sein. Ce qui est rare dans la presse privée au Mali qui marche en général avec des photographes indépendants ou des pigistes auprès desquels, les rédactions achètent des photos pour alimenter leurs journaux », ajoute-il. 

Par contre, plusieurs opportunités peuvent s’offrir à un photographe dans l’univers des médias. Le paneliste citera notamment des magazines et autres médias internationaux qui peuvent avoir des photographes correspondants dans les pays africains. Toujours est-il que le travail du photographe doit être connu par ces potentiels acheteurs. Les réseaux sociaux, à ses dires, offrent  également une belle opportunité aux photographes en termes de visibilité.      

Évoquant le lien entre la photographie et la mode, Akim Soul soutiendra que ce sont deux disciplines indissociables : « C’est une histoire d’amour qui lie les deux, car c’est la photo qui permet de voir la mode d’une certaine manière, de raconter et de faire vivre la mode dans le temps et dans l’espace. La photographie contribue à la visibilité de la mode. Elle aide donc les créateurs de mode à élargir leur clientèle », explique-t-il.  

Une photographie particulière

Cependant, n’est pas photographe de mode qui le veut. Ce domaine a ses exigences et ses particularités. En effet, le photographe de mode, selon Akim Soul, doit avoir comme particularité, la sensibilité artistique, une certaine culture de la mode en regardant des défilés ou des magazines sur la mode et côtoyer des designers de mode. « Le photographe de mode est également appelé à s’intéresser à cet univers à le comprendre. Il y’a également une forte exigence portée sur l’aspect esthétique dans la photographie de mode. Mais il faut surtout de la rigueur et de la patience », renchérit-il.

L’aspect économique de la photographie de mode n’est pas resté en marge des échanges. Selon l’expérience du « Mali Mode Show », la photographie de mode reste quand même un domaine rentable. Pour preuve, soutient Akim Soul, l’organisation de « Mali Mode Show », propose à chacune de ses éditions un cachet particulier aux photographes de mode qu’elle fait venir des pays de la sous-région en prenant également en charge leurs billets d’avion. « On les fait appel par ce qu’on n’a pas de photographe spécialisé au Mali », regrette Akim Soul qui reste quand ouvert à tout projet de formation de photographes de mode maliens, le Mali n’ayant pas de photographes spécialisés dans la mode.  

Ces échanges, selon les apprenantes, ont été fructueux d’autant plus que ces deux domaines sont fortement liés à la photographie : « J’ai appris énormément de choses sur le rapport entre la photographie et ces deux domaines que sont la presse et la mode. Ce sont des photographes qui ont leur spécificité qu’on doit maitriser pour y faire un bon travail », nous confie Marie Catherine Kolié, participante de la Guinée Conakry. 

Youssouf Koné  

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