Le lundi 5 juin 2023, au Centre Ndomo de Ségou, s’est tenue la cérémonie de lancement du Projet relatif à la professionnalisation des jeunes sur les métiers du textile traditionnel. Cette initiative financée par l’Union européenne et la GIZ est mise en œuvre par le Centre Ndomo. Elle vise à promouvoir l’entrepreneuriat culturel local en vue de la réduction du chômage des jeunes adultes par le Projes.
En droite ligne avec la vision du gouvernement malien concernant le renforcement des zones d’influence des Pôles Sécurisés de Développement et de Gouvernance (PSDG), le Programme jeunesse et stabilisation (PROJES), a procédé le lundi 5 juin 2023, au lancement d’une formation à l’endroit de 120 jeunes dans les métiers du textile traditionnel.

Ce lancement a eu lieu dans la ville de Ségou, précisément au centre Ndomo, situé au quartier Pelengana. Ce centre, dont la genèse remonte à une trentaine d’année, est spécialisé dans l’utilisation des techniques traditionnelles de teinture naturelle sur le textile 100% coton biologique. Ses promoteurs se sont vus confier cette mission de formation, combien importante dans le processus d’efforts à l’insertion socio-professionnelle et à la promotion de l’entreprenariat local afin de réduire le chômage des jeunes adultes ; l’un des objectifs que s’est fixé le Projes.
Former, équiper et installer
Ce volet de formation aux techniques traditionnelles de teinture naturelle implique des jeunes femmes et jeunes hommes des localités de Ségou, de San et de Tominian. Les filières spécifiques de formation concernées par cette énième action du Projes sont la filature ; à l’endroit de 41 jeunes sur 20 jours, le tissage ; qui concerne 32 jeunes et qui s’étend sur 3 mois et la teinture naturelle bogolan ; à l’endroit de 47 jeunes pour une durée de 3 mois : « Les jeunes bénéficiaires, après la formation, auront l’occasion d’être équipés, installés, et ils bénéficieront d’une assistance afin qu’ils puissent créer leur propre entreprise et vivre dignement de leur activité », a expliqué monsieur Mohamed Adama Sidibé, coordinateur régional du Projes dans les régions de Ségou, San et Mopti.

L’artiste plasticien Aboubacar Doumbia, promoteur du Centre Ndomo n’a pas caché sa satisfaction. Lui qui a formé une multitude de jeunes durant des décennies, des jeunes qui aujourd’hui se prennent en charge sur tous les plans, pense que cette formation est une énième occasion pour lui et son équipe de faire ce qu’il a toujours considéré comme un devoir : aider les jeunes à ne dépendre que d’eux-mêmes, à travers le modèle entrepreneurial traditionnel mandingue. « Je les exhorte à prendre cette formation au sérieux, à faire preuve d’exemplarité et de concentration tout au long des trois mois », a-t-il ajouté.
Réduire le chômage, responsabiliser les jeunes
Le Projes, depuis 2018, s’est fixé pour mission de soutenir la formation, l’insertion socio-professionnelle et la promotion de l’entreprenariat local. Les initiateurs, en termes de zone d’intervention ont mis l’accent sur le centre du Mali, zone géographique en proie à une instabilité due à l’insécurité qui l’ébranle depuis une décennie. Cette crise multidimensionnelle affecte la jeunesse du Centre, accentue sa précarité et la pousse à opter pour des choix qui compromettent son avenir. En effet, ils sont un nombre important de jeunes qui s’aventurent sur le chemin de l’Europe via la méditerranée, dans des embarcations de fortune. D’autres, dominés par la déception et le manque de repère, prennent la résolution d’intégrer des groupes terroristes.

Cette action du Projes, action qui a soutenu plusieurs projets depuis sa mise en place au Mali en 2018, avec le soutien de l’Union européenne et de la GIZ, est un combat de plus dans la lutte contre la réduction du chômage et la responsabilisation de la jeunesse des zones ciblées par le Projet.
Issouf Koné