L’artiste, créateur de mode malien, Jean Kassim Dembélé revient de Bruxelles où il était invité au Tictac Art Centre pour une série de travaux, en collaboration avec des artistes belges. Cette aventure d’une durée de deux semaines a été riche en ce sens qu’elle a impliqué des performances solo et groupés en plus d’une présentation de ses œuvres en bogolan lors du séjour.
Ce deuxième semestre de l’année 2024 commence bien pour JK dressing et son fondateur Jean Kassim Dembélé. Le créateur de mode malien, fervent défenseur du bogolan, était en Belgique pour un séjour de deux semaines. L’artiste y était, non seulement pour performer, mais également pour mettre en avant ses créations portées par lui-même mais également par des artistes bruxellois. Une tribune spéciale a été offerte à sa collection en bogolan dénommée 100 roulait. « Mes pièces peuvent être portées par tous, à travers tous les continents mais je sens qu’elles atteignent une certaine dimension lorsqu’elles sont sur le corps des artistes, » confie-t-il.
Invité par la structure d’art Centre Tic-tac d’Art de Bruxelles de l’artiste David Zambrano, Jean Kassim a été appelé à créer du contenu impliquant la danse et le chant en tant qu’artiste danseur diplômé du Conservatoire des Art et Métiers Multimédia Balla Fasséké. Aussi, il a mis en avant ses tissus et ses créations en tant que créateur de mode très à cheval sur le combat pour la protection du Bogolan, une identité culturelle qu’il s’est engagé à préserver coute que coute. La preuve par Mali Fashion Empire qui se positionne aujourd’hui comme un évènement de taille dans le domaine de la mode au Mali.
Une performance en tant que danseur et créateur de mode
L’artiste a présenté une performance qui retrace son parcours, en tant qu’artiste, en allant d’une prouesse qui lui a été transmis par la performeuse et chorégraphe sud-africaine, Nelisiwe Xaba, lors d’un programme de Donko Seko en 2012. Une pièce sur le phénomène des déchets plastique qui étouffent le monde. Le spectacle de danse, engagé, embrasse la mode en tant que telle. « Il s’agit d’une pièce dans laquelle le sac plastique qui sert de valise à une certaine couche de la population, est utilisé comme vêtement ». Cet élément repris, fut une première approche dans la carrière de l’artiste qui mélange la mode et la danse.
Après, il a entamé une transition en tant que danseur et en tant qu’artiste créateur de mode en collaborant avec d’autres danseurs. C’est pendant cette transition que ses pièces confectionnées en collaboration avec des artisans de Ségou et de Bamako et conduit à Bruxelles pour l’occasion ont été mis en avant par les artistes lors de leur performance à commencé par la prestation de David Zambrano. « La pièce de David a été spécialement conçue pour sa performance en tant qu’hôte. Il a livré un spectacle mémorable le jour de la restitution. »
Bogolan, masque et identité
Après, Jean Kassim est allé sur sa thématique à l’ordre du séjour, à savoir le Bogolan comme identité culturelle à préserver avec le masque comme élément à prendre en compte. En effet, la place du masque en Afrique ou ailleurs représente quelque chose de serieux. C’était donc crucial pour l’artiste de faire ressortir cette idée dans son travail. « Le masque est très important en terme d’identité. On peut avoir un accident et perdre son visage mais le masque demeure, il ne change pas et sert d’objet d’identification d’un peuple. », explique-t-il.
Il a également eu recourt au chant, pas en tant que chanteur mais pour mettre en avant la symbolique du mouvement par la bouche, la marque de l’identité par la voix. A travers des titres et en bamanankan et en Espagnol, il a essayé de donner une dimension internationale à sa performance. L’objectif, en explorant tous ces champs d’expressions artistiques étaient de donner à la performance tout son sens en tant que représentation artistique ouverte au chant, au théâtre et à la danse. « En tant que produit de la biennale artistique et culturelle, j’ai un peu baigné dans toutes ces disciplines et j’ai voulu mettre cet aspect en avant. Pour ce qui concerne le chant, je ne chantais pas vraiment mais je voulais mettre en avant le chant en tant que mouvement. »
Un séjour riche en collaborations qui ouvre de nouveaux horizons prometteurs pour l’artiste.
Issouf Koné