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Musique : Côte d’Ivoire, une affaire de « Fimbu » à la sauce « Konami »

Le titre « Konami » de l’artiste Kila M’bongo, arrangé par Max Héros, fait partie des plus grands tubes que le coupé décalé a fait naître vers 2004, 2005. Le morceau a fait danser plus d’un. La mélodie, reprise par une équipe de la nouvelle génération, la Team Paiya, est actuellement au cœur d’une polémique en Côte d’Ivoire.

L’artiste Kila M’bongo dit avoir été fier de voir son titre réutilisé mais regrette le fait de n’avoir pas été informé ni associé à l’initiative. « J’ai appelé Tamsir et envoyé des messages plusieurs fois, je n’ai pas eu de réponse ».

Certains parlent de plagiat, d’autres de sampling mais nous sommes probablement face à un cas d’interpolation. La mélodie de Konami est reconnaissable, trait pour trait à plusieurs endroits du morceau « Fimbu » ; probablement recomposée.

L’interpolation, en musique, est un procédé qui consiste à réutiliser tout ou une partie de la mélodie d’une chanson existante mais en la recomposant au lieu de l’échantillonner comme le fait le sampling qui, à la base, consiste à prendre un élément existant dans un titre, (parole, mélodie…), et l’insérer dans un nouveau d’une manière ou d’une autre. On peut aussi utiliser d’autres éléments qui ne font pas forcément partie d’une chanson : films, discours célèbres (I have a dream de Martin Luther King par exemple a énormément été samplé).

Créé vers 1940, cette technique a connu un succès énorme dans les années 70-80 jusqu’aux années 90, avec la vague des Biggie Small, Nas, Eminem, 2Pac… Difficile de citer un album de rap de ces années-là qui ne contienne pas de sample. C’était la base. Tous les grands classiques des trois premières décennies du Hip Hop sont bourrés de samples. La technique est encore très utilisée.

Cependant, les deux techniques, que ce soit le sampling ou l’interpolation, nécessitent l’accord de l’éditeur d’origine car respect du droit d’auteur oblige.

Certains artistes, pour échapper à cette exigence, dans leur processus d’interpolation, modifient fortement la mélodie de source, de sorte à ce qu’elle ne soit plus vraiment reconnaissable pour éviter les éventuels cas de poursuite. Une manœuvre à laquelle la team paiya ne s’est pas adonnée. La mélodie de Konami est très reconnaissable dans « Fimbu ». La team Paiya l’a reconnu.

Selon Ozone Bamba, chroniqueur, le compositeur du titre, « Tamsir », dit avoir informé Max Héros, l’arrangeur crédité au niveau du BURIDA comme compositeur du titre Konami. Une démarche qui, pour Kila M’bongo ne change pas grande chose : « Je suis l’éditeur de l’album Konami. Et quand tu es éditeur de ton album, il t’appartient entièrement … S’il faut appeler les petits pour un featuring, nous verrons. Au pire des cas, nous saurons comment régler ça », a rétorqué Kila M’bngo.

« Le vieux Dj Kila M’bongo est un monument du couper décaler. L’eau ne peut pas sauter le caniveau mais comme nous sommes dans un système où le buzz passe toujours avant les vraies informations, nous sommes dedans. Après, nous irons rendre visite au doyen pour lui expliquer les choses normalement… », a déclaré Zagba le requin, membre de la team Paiya.  

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