Produit du Complexe culturel Blonba, le girl band Les Go de Bamako, fait de plus en plus parler de lui. Ce groupe, composé de six jeunes filles aux compétences diverses, est une véritable révolution dans la sphère musicale malienne.
La scène est domptée. De la voix, du rythme et de l’énergie. Le tout, couplé à une assurance qui persuade le regard, mieux, le maintien sur le spectacle. Le public, au départ perplexe, fini par être convaincu, il est emballé. Les filles sont à fond. Le show a lieu au Complexe culturel Blonba, l’arbre dont elles sont le fruit.
Deux DJs, Majo et Fantastik, aux platines, gèrent la musique, sur laquelle se déchainent les voix de Salimata, Diya, Aminata et Safiatou. Une alchimie, dans la foulée, se crée avec le public pour donner l’une des soirées les plus euphoriques du groupe Les Go de Bamako : celle du lancement de leur premier album, un produit de neuf titres intitulé « Bara ».
Premier girl band made in Mali
Composé de six filles, sinon sept, la manageuse Habibatou Sountoura incluse, le groupe est, depuis sa mise en place en 2020, incontournable dans la sphère musicale malienne. Les membres enchainent prestations sur prestations, festivals sur festivals, que ce soit au Mali ou à l’international, décidées à entrer dans le cœur des mélomanes.
Le Mali, référence musicale, avec de grands noms qui le représentent fièrement aux quatre coins du monde, paradoxalement, n’avait pas encore son girl band. « C’est fort de ce constat que le Complexe culturel Blonba, dans le cadre de son initiative Blonba school lancée en 2018, a eu idée de développer un volet intitulé Mousso académie. A travers ce programme, une trentaine de filles ont été formées. Les Go de Bamako est un produit de cette initiative », confie leur producteur Alioune Ifra Ndiaye.
Le nouveau « Les Go de Koteba »
Difficile de penser à Les Go de Bamako sans faire le parallèle avec Les Go de Koteba, célèbre girl band mis en place par le dramaturge guinéen, Souleymane Koly, en 1993. Bien que différent en termes de composition, la vision des deux groupes se rejoint. En Majo, Fantastik, Salimata, Diya, Aminata et Safiatou, se dégage un certain prolongement du trio Niama Kanté, Maaté Keïta et Awa Sangho des Go de Koteba : « Je me suis bien évidemment inspiré du doyen Souleymane Koly. Le choix de Maaté Keïta, ancienne membre des Go de Kotéba, pour encadrer les Go de Bamako n’est pas fortuit », explique Alioune Ifra Ndiaye.
Le nouveau girl band, dans sa démarche artistique, tout comme Maaté Kéita et les autres, revisite des classiques de la musique mandingue mais fait également dans l’inédit.
L’album « Bara » du groupe, composé de neuf titres, à l’instar du tube « Bara » de Les Go de Koteba, sorti en 1993, est un appel au travail. Il exhorte à une prise de conscience collective des jeunes. « Dans un pays comme le Mali, où la femme n’a pas toujours l’occasion de se faire valoir, cet opus cible surtout les jeunes filles », confie la manageuse Habibatou Sountoura.
En tournée dans quelques régions du Mali, dans le cadre du programme Nyanajè Taama, elles se produiront ce samedi 5 novembre 2022 à l’Institut français du Mali. Juste après, elles mettront le cap sur Paris pour Le festival Africolor, prévu du 18 novembre au 24 décembre 2022. Un évènement auquel elles prendront part pour la deuxième fois.
Issouf Koné