Nick Gold : avec Ali Farka Touré, « c’était précis, subtil, magnétique… »

S’il était en vie, l’artiste malien Ali Farka Touré (né le 31 octobre 1939 et décédé le 07 mars 2006) soufflerait sa 83 bougie, hier lundi 31 octobre 2022.  En guise de commémoration de la date de naissance de ce grand homme de culture, nous revenons sur quelques propos de son producteur Nick Gold, extrait d’une grande interview qu’il a accordé au site Pan African Music en novembre 2019. 

Le producteur anglais, patron du label World Circuit, Nick Gold a contribué au succès mondial de nombreuses figures emblématiques de la musique africaine comme le groupe Buena Vista Social Club, Cheikh Lô, Oumou Sangaré, l’Orchestra Baobab, ou encore Ali Farka Touré.

Le dernier cité, semble l’avoir énormément marqué. « Si on met un instant de côté sa musique capable de vous captiver et de vous envoûter, quand vous le rencontriez, c’était un personnage énorme : il était doué d’un charme incroyable et d’une grande confiance en lui. C’était le genre de personne qui, lorsqu’elle rentrait dans une pièce, tous les regards se tournaient vers elle. Donc physiquement, déjà, il captait toute votre attention. Et puis, il se mettait à jouer… et là, c’était la chose la plus belle au monde que de le voir jouer de la guitare. C’était comme s’il ne faisait qu’un avec l’instrument, il en jouait sans aucun effort, il le caressait au sens propre. Chaque note qu’il jouait avait du sens, il n’y mettait pas de fioritures inutiles ou d’ornementations pour remplir les vides. C’était précis, subtil, magnétique » explique-t-il.

Ali Farka Touré

Valoriser la musique malienne

Ali Farka Touré, à l’en croire, était quelqu’un qui aimait et valorisait les instruments musicaux traditionnels maliens. Ali  Farka n’était pas content qu’on dise de sa musique qu’elle était du blues même s’il y avait une ressemblance aux yeux de nombreux mélomanes : « Parce que la majeure partie de sa musique était de la musique traditionnelle… les gens y entendaient les couleurs du blues, mais ça le contrariait et parfois même ça le mettait en colère, car il disait que 90 % ou plus de sa musique était malienne, mais qu’elle était jouée sur une guitare occidentale avec quelques ajouts tirés des musiques d’ailleurs qu’il avait entendues ».

C’était pareil pour les langues. Ali était songhaï mais il chantait en bozo, en tamachek, en en malinké. « Peu de gens savent à ce point réunir tous ces éléments culturels différents », ajoute-il.

Youssouf Koné

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