Ousmane Dieng : « Bèka slam entend valoriser les langues locales à travers le slam »

La première édition du festival international Bèka slam, premier festival de slam en langues locales au Mali, s’est tenue les 1er et 2 octobre derniers à Bamako. Initié par l’Association culturelle Fakan Slam, cette édition inaugurale du festival, couplée à la 3e édition du concours Fakan Slam, a regroupé une vingtaine de slameurs maliens et de la sous-région. Dans un entretien accordé à Kone’xion Culture, Ousmane Dieng alias Dieng One, le président de l’Association Fankan slam revient sur cette première expérience.    

Kone’xion Culture : Vous avez organisé, du 1er au 2 octobre 2022, à Bamako, la toute première édition du festival international Bèka Slam. Pouvez-vous, d’abord, nous présenter cet évènement ?

Ousmane Dieng : Le Festival international Bèka Slam, qui veut dire le slam pour tous, est un festival qui entend valoriser nos langues locales à travers le slam. Il est organisé par l’Association culturelle Fakan Slam Mali. Fakan Slam signifie littéralement, le slam dans nos langues nationales. La première édition du festival tenue les 1er et 2 octobre derniers à Bamako a regroupé des poète-slameurs du Mali et de la sous-région, des orateurs, des communicateurs traditionnels et d’autres invités autour de prestations scénique et des tables rondes sur des thématiques variées.  

Bèka Slam, première édition

KC : Pourquoi un festival de slam en langues locales ?

Ousmane Dieng : Vu le taux élevé d’analphabètes au Mali et en Afrique en général, il nous est venue l’idée de créer ce cadre qui va permettre à des jeunes, même ceux qui n’ont pas eu la chance d’aller à l’école, de pouvoir faire du slam ou d’avoir accès au message que les slameurs véhiculent. En effet, s’ils ne comprennent pas ce qui se dit en français, la meilleure manière pour qu’ils puissent avoir accès au message est de slammer dans la langue qu’ils comprennent. Bèka slam, comme son nom l’indique, est une initiative qui se veut inclusive. Au-delà de cet aspect, nous voulons valoriser nos langues locales en donnant l’opportunité à tout un chacun de faire le slam dans sa propre langue.

KC : Quel bilan faites-vous de cette édition inaugurale ?

Ousmane Dieng : C’était agréable et réconfortant de voir les jeunes maliens et de la sous-région se réunir autour d’un projet pour faire la promotion de cet art dans nos langue locales. J’ai été très content de voir les artistes slameurs nationaux et internationaux venir soutenir ce projet sans demander de cachet. Nous avons reçu des slameurs du Sénégal, de la Côte d’ivoire, du Niger et du Burkina Faso et franchement les textes des slameurs étaient à la hauteur. Ils ont déclamé en wolof, en bamanankan, en ahoussa, et en moré.

Bèka Slam, première édition

Cette première édition avait pour invité d’honneur Papa Meïssa Gueye, directeur du festival les nuits du Slam à Guédiawaye. Je dirais que nous sommes très satisfaits du bilan de cette édition et nous espérons faire mieux lors des prochaines éditions. 

KC : Quelles sont difficultés rencontrées lors de cette première édition ?

Ousmane Dieng : La plus grande difficulté est d’ordre financière mais aussi comme tout nouveau projet, il y a des choses qui sont difficiles à maitriser. Mais, nous sommes quand même fiers et satisfaits de ce que nous avons pu réaliser avec le soutien de nos amis, nos partenaires et surtout nos artistes qui ont été solidaires avec nous afin que tout se passe bien. Nous les remercions infiniment pour leur solidarité. J’espère que nous allons ensemble continuer le chemin afin d’imposer ce festival qui entend non seulement rendre accessible le slam et son message au plus grand nombre mais aussi valoriser nos langues nationales à travers le slam.

KC : Quelles sont les ambitions du festival ?

Ousmane Dieng : Notre ambition est de faire rayonner le slam dans nos langues locales et de contribuer au changement de conditions de vie de nos concitoyens à travers l’information, la sensibilisation, l’éduction, la revendication et la dénonciation.

Propos recueillis par Youssouf Koné

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