La sécurité dans 22 musées au Mali et au Burkina Faso est au cœur d’un atelier conjoint entre les professionnels museaux des deux pays à Bamako. L’atelier initié par les comités nationaux ICOM des deux pays avec le soutien du tandem ICOM-ALIPH s’est ouvert officiellement le mardi 17 octobre dernier au Musée national du Mali.
« Les musées n’ont pas de frontières, ils ont un réseau ». Cette phrase du Conseil international des musées (ICOM) semble avoir inspiré les comités nationaux d’Icom du Burkina et du Mali qui ont décidé, sous la coordination du département protection du patrimoine d’Icom international et avec le soutien financier de la Fondation Alliance internationale pour la protection du patrimoine culturel dans les zones en conflit (Aliph), d’accorder leurs violons pour venir en aide aux mussées deux pays confrontés à de multiples défis.
En effet, après l’étape de Ouagadougou (Burkina Faso) en janvier dernier, la capitale malienne accueille du 17 au 20 octobre 2023, l’atelier de renforcement de la sécurité des musées dans la région du Sahel et lutte contre le trafic illicite des biens culturels. Cet atelier concerne 22 musées du Mali et du Burkina Faso et enregistre une quarantaine de participants, des acteurs museaux des deux pays concernés avec une participation ivoirienne. Il s’agit de 12 musées du Mali et 10 du Burkina Faso.
Les biens culturels touchés
L’atelier s’est ouvert le 17 octobre dernier au Musée national du Mali à travers une cérémonie d’ouverture présidée par le ministre de l’Artisanat, de la culture, de l’industrie hôtelière et du tourisme Andogoly Guindo. Cette cérémonie a enregistré la présence et la participation des différentes parties prenantes du projet dont les comités nationaux d’Icom, Icom Afrique et Unesco Mali. Aussi, Icom international et la Fondation Aliph y ont participé en visioconférence. Cette cérémonie d’ouverture a également a vu la remise symbolique de matériels de secours aux différents musées partenaires du projet.
« Depuis près de dix ans, le Mali et le Burkina Faso font face à une crise multidimensionnelle sans précédent causant des dommages aux biens culturels : destruction intentionnelle, vol, pillage de sites, trafic illicite d’objets », justifient les initiateurs de l’atelier. Atelier qui vise notamment à initier les participants à la méthodologie d’inventaire object-id, à renforcer leurs capacités sur les techniques de marquage des objets, sur la sécurité, la gestion des risques dans les musées ainsi qu’à la lutte contre le trafic illicite et la gestion des risques dans les musées.
Des mesures concrètes de protection à adopter
Cet atelier vise également à promouvoir les échanges d’expériences et de bonnes pratiques entre les professionnels de musées maliens, burkinabé et ivoiriens. Il permettra de doter les 22 musées d’un plan d’urgence adapté à leur contexte. Toujours est-il que cette série d’ateliers communs et nationaux est un cadre d’échanges d’expériences et de bonnes pratiques entre les professionnels de musées devant aboutir à l’adoption des mesures concrètes de protection dans les musées sélectionnés.
« En ce moment difficile de l’histoire de notre sous-région, une telle initiative traduit la mise en commun des efforts pour la préservation non seulement de l’intégrité de nos territoires mais aussi la protection et la promotion de nos identités culturelles fortement menacées. Ce cadre est une réelle opportunité pour nos deux pays pour repenser et renforcer la sécurité au sein de ces temples garnis de trésors ancestraux », a fait savoir le ministre Guindo, qui n’a pas manqué de remercier et d’encourager Icom International et la Fondation Aliph pour leur soutien dans ce combat tant cher aux deux pays en ces temps difficiles de leur histoire.
Youssouf Koné