Sous la présidence des ministères de la Culture de l’Artisanat, de l’Industrie hôtelière et du Tourisme et du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, une première réunion du comité de pilotage du projet « préservation et accessibilité des manuscrits anciens au sahel » a eu lieu le 21 juillet 2023 au ministère de l’Artisanat, de la Culture, de l’Industrie hôtelière et du Tourisme.
Cette première réunion, en présence du Secrétaire général du Ministère de la Culture, de l’Artisanat, de l’Industrie hôtelière et du Tourisme, de celui du l’Enseignement supérieur et de la recherche Scientifique, du représentant de la Coopération japonaise, du représentant du chef Bureau et Représentant de l’UNESCO et de bien d’autres parties impliquées dans le projet, a eu lieu dans la salle de conférence du Ministère de l’Artisanat de la Culture, de l’Industrie hôtelière et du Tourisme.
Cette rencontre avait pour objectif de faire le point le point de mise en œuvre des activités du projet, de présenter les perspectives et de recueillir les orientations et les recommandations du Comité.
Une richesse menacée
Il est aujourd’hui difficile d’aborder la question de la richesse culturelle et patrimoniale du Mali sans dire un mot sur les manuscrits anciens. D’une valeur historique très particulière, ces écrits, en grande partie encore conservés jusqu’à aujourd’hui, témoignent d’un passé civilisationnel important qui place le Mali au cœur des nations riches de leur savoir.
En effet, en plus du Mali et de toute la zone concernée par les grands empires que sont l’empire du Ghana, l’empire du Mali et l’empire Songhaï, les manuscrits anciens représentent une source d’information scientifique pour l’Afrique dans sa globalité et le monde entier de manière générale. Œuvres de savants érudits, ces manuscrits aux sujets divers, traitent de médecine, de religion, d’économie, d’astronomie, de culture, de mathématique, de sociologie etc.
Depuis longtemps, ils servent de repères à des chercheurs qui, en s’y référant, essaient de trouver des réponses à d’innombrables pourquoi. L’Institut Ahmed Baba de Tombouctou, l’un des plus importants centres de conservation de ces manuscrits sur le continent, en compte des dizaines de milliers à ce jour et sert de référence pour des chercheurs qui viennent d’un peu partout.
Identifier, conserver et promouvoir
Cependant, depuis 2012, la menace contre ces trésors interpelle. En effet, les attaques djihadistes, à cette période difficile, marquant le début de la crise que connaît le Mali, ont entraîné le pillage d’une bonne partie de ces manuscrits. Si des sources évoquent la mise à feu de plusieurs dizaines, d’autres parlent de vol. L’ONG SAVAMA-DCI qui travaille sur la question, explique que beaucoup de manuscrits sont dans des bibliothèques familiales, répartis aux quatre coins du Mali, dans des conditions de conservation inappropriées, entraînant leur dégradation. D’où la nécessité plus que pressante de les identifier, les classifier et les conserver dans les conditions adéquates afin de faire profiter la postérité.
Dans cette logique d’identification, de préservation mais surtout de promotion de ces manuscrits, le projet « préservation et accessibilité des manuscrits anciens au Mali », financé à hauteur de 100 573 964 francs CFA, sur le Fonds en dépôt du Japon, a vu le jour.
Faire le point de mise en œuvre des activités projet
Une réunion, la première du comité de pilotage du projet, s’est tenue le 21 juillet 2023 dans la salle de réunion du ministère de l’Artisanat, de la Culture, de l’Industrie hôtelière et du Tourisme. Ce projet, selon le représentant de la Coopération du Japon à la rencontre, monsieur Kenji Kawano, permettra de faire l’état des lieux des filières de formation sur les manuscrits anciens, de proposer des filières de formation combinant l’intelligence artificielle et d’autres aspects des Nouvelles technologie de l’Information et de la Communication. « Il permettra de sensibiliser les populations sur l’importance de la protection et les valeurs des manuscrits anciens et enfin d’élaborer un projet de loi contre le trafic illicite des manuscrits anciens ».
Il a également souhaité que cette première réunion soit l’occasion pour le comité de pilotage de faire le point de mise en œuvre des activités du projet, de présenter les perspectives et de recueillir les orientations et les recommandations du comité.
Monsieur Ali Daou, représentant du chef de bureau de l’UNESCO au Mali, organisation qui a mobiliser les Partenaires techniques et financiers pour la conservation physique ; l’élaboration des répertoires ; la réalisation des catalogues ; l’édition critique ; la traduction et la publication des manuscrits anciens ; la création d’une filière de formation ; l’organisation d’expositions, de conférences et de consultations thématiques sur le plan national et international ; la formation des jeunes artistes en calligraphie etc. a exprimé toute sa satisfaction concernant cette première réunion qui selon lui marque une avancé très importante dans l’élaboration du projet.
Issouf Koné