L’hôtel Villa Soudan de Bamako accueille depuis le 4 janvier 2023, l’exposition « Les tirailleurs sénégalais » du photographe français Hervé De Williencourt. C’est une série réalisée sur les anciens combattants d’Afrique noire qui ont combattu aux côtés des troupes françaises durant les deux guerres mondiales.
Le vernissage de l’exposition intitulée « Tirailleurs sénégalais » du français Hervé De Williencourt s’est tenu le 4 janvier dernier à la résidence Villa Soudan de Bamako. Ce vernissage tombe à pile sur la sortie officielle du film « Tirailleur » de Mathieu Vadepied qui défraie la chronique de l’actualité cinématographique mondiale.
Exprès ou simple fait du hasard ? les organisateurs répondent par la négative « C’est un pur hasard mais vraiment un bon hasard » reconnait Marie Doussou Sangaré, organisatrice de l’exposition.
Une vingtaine de photo
« Les Tirailleurs sénégalais » sont une vingtaine de photos d’anciens combattants africains de la seconde guerre mondiale. Des photos tirées du livre éponyme du photographe français. « Ce livre s’enracine dans un travail de « photographie documentaires », amorcé il y a 20 ans, destiné à faire connaitre la part importante et longtemps occultée prise par les soldats africains lors de la deuxième guerre mondiale », peut-on lire dans la note d’intention de l’exposition.
Cette série de photographies de format 40 sur 60 cm se veut un témoin de l’histoire, racontée par Hervé Williencourt en noir et blanc qui de son avis « est plus vivant ». Ses œuvres qui ornent cet espace hôtelier situé à Badalabougou, en plein cœur de la capitale malienne, présentent en effet des anciens combattants de la seconde guerre mondiale.
Les grands oubliés de l’histoire ?
Ce travail documentaire est le fruit de cinq séjours entre 1999 et 2004 et de la rencontre de près de 150 tirailleurs dans sept pays d’Afrique noire à savoir la Côte d’Ivoire, le Sénégal, le Mali, le Burkina Faso, le Benin, le Cameroun et le Tchad. L’ouvrage contient également des témoignages retranscrits de ces soldats rencontrés par le photographe qui traite le sujet sous un regard de documentariste et non d’historien.
Ces soldats portent tous ou presque en commun le poids de l’âge au moment de la réalisation de ces portraits. L’autre point aussi qu’ils partagent est sans doute leur condition misérabiliste qu’on peut apercevoir sur les photos grâce au décor et leur environnement. Ce dernier point en dit long sur l’injustice dont ces hommes ont fait l’objet de la part de l’ancienne puissance coloniale qui les a mobilisés de force à prendre part à une guerre qui ne les concernaient pas et dont ils n’ont jamais été récompensés. Les grands oubliés de l’histoire ?
L’exposition reste visible à la Villa Soudan jusqu’au 23 janvier. Elle sera ensuite exposée en OFF à Ségou dans le cadre de la 19e édition de Ségou’Art-Festival sur le Niger prévue du 31 janvier au 5 février 2023.
Youssouf Koné