« Plaidoyer pour monsieur Niger » : la phase 2 lancée au siège de la compagnie Nama

Après la première phase qui a permis de former 15 femmes dans plusieurs modules autour de l’art de la marionnette, l’Association Arts, Marionnettes, Musiques, Clowns et Danses dans nos Rues (AAMMCDR), a lancé la deuxième phase du projet « Plaidoyer pour monsieur Niger », au siège de la compagnie Nama, le 4 septembre dernier. Il s’agit d’un programme de sensibilisation qui vise à interpeller sur la pollution à laquelle le fleuve Niger est confronté, via des spectacles de marionnettes.

« Plaidoyer pour monsieur Niger » : la phase 2 lancée au siège de la compagnie Nama

En juin 2022, l’Association Arts, Marionnettes, Musiques, Clowns et Danses dans nos Rues avait entamé un projet intitulé « Plaidoyer pour monsieur Niger », financé par l’Union européenne. Ce programme, à l’endroit d’une trentaine de jeunes filles/femmes artistes qui souhaitaient devenir marionnettistes, est prévu jusqu’en 2024.

Il s’inscrit dans le cadre du programme « Les organisations de la société civile, actrices de la gouvernance et du développement au Mali ». Lancé le 25 juin 2022, il avait permis à une première vague de filles d’être initiées et de produire ensuite des spectacles qui ont pu tourner à travers le Mali, notamment à l’occasion d’évènements d’envergure comme Le Ségou ’Art – Festival sur le Niger.

Une formation à l’endroit des femmes

La seconde phase du projet, qui concerne une formation complète de marionnettistes au féminin, permettra d’outiller un autre groupe de filles aux mêmes modules que ceux de la première phase, à savoir la création et la manipulation de marionnettes, l’environnement technique, la scénographique, l’administration et la gestion de projet ainsi que l’écriture dramaturgique. « Nous irons sur des étapes de réflexions, d’ateliers d’écriture, de recherche d’idées pour au finale déboucher sur la création de cinq pièces », confie l’auteure Jeanne Diama, chargée de la formation en écriture et dramaturgie. 

Les femmes sont visées car au Mali, leur place est assez importante selon monsieur Magassouba. Même si plusieurs voix prétendent qu’elles sont reléguées au second plan, on oublie qu’elle joue un rôle de premier plan dans le fonctionnement du foyer ainsi que de la société de manière générale. « Le message, lorsqu’il est porté par une femme, il va plus loin » dira à ce propos Yacouba Magassouba, directeur artistique de la compagnie Nama et coordinateur du projet.

« Plaidoyer pour monsieur Niger » : la phase 2 lancée au siège de la compagnie Nama

La formation se tiendra en trois mois, à Bamako. A l’instar de la première phase, elle se terminera par une cérémonie de restitution pendant laquelle les jeunes filles formées mettront en œuvre ce qu’elles apprendront.

Faire des jeunes des ambassadeurs pour la sauvegarde du fleuve Niger

Parmi les structures les plus présentes dans le monde du spectacle vivant, la compagnie Nama et l’association à laquelle elle appartient à savoir l’Association Arts, Marionnettes, Musiques, Clowns et Danses dans nos Rues, apportent énormément à la jeunesse malienne en termes de formation. Que ce soit à Bamako mais également au Centre du Mali, notamment dans les localités de Mopti, de Ségou, de San etc, elle a formé et outillé énormément de jeunes. Ceux-ci sont devenus aujourd’hui des ambassadeurs pour la sauvegarde des cours d’eau.

Via des spectacles qu’ils montent et jouent au sein de leur communauté, ils essaient de faire passer des messages et d’interpeller sur l’urgence de sauver le fleuve Niger qui, de plus en plus, est agressé par les actions des hommes. De nombreux jeunes sont intéressés par les formations de la compagnie : « Il est important de former les jeunes car le besoin est réel. A chaque action que nous menons, ils sont nombreux à exprimer leur envie de participer à nos formations. Alors, il est de notre devoir de ne pas les oublier », explique Yacouba Magassouba.

Le combat de tous

Plaidoyer pour monsieur Niger est un projet de sensibilisation sur les dangers qui menacent le Djoliba, fleuve le plus important du Mali. Ce cours d’eau traverse une grande partie du territoire, du sud au nord et constitue la principale nourricière du Mali en ressource halieutique. « Malheureusement, il est de plus en plus empoisonné par nos actes du quotidien. L’AAMMCDR, à travers ce projet auquel j’assiste depuis le début, joue un rôle de premier plan qui mérite d’être soutenu. En tant que premier responsable de la commune, je suis disponible pour les accompagner », confie monsieur Moussa Traoré, maire de la commune de Magnambougou.

« Plaidoyer pour monsieur Niger » : la phase 2 lancée au siège de la compagnie Nama

A travers une approche assez particulière, l’AAMMCDR arrive à faire passer le message. Vu l’importance d’impliquer tout le monde dans le combat, elle entretient des relations de courtoisie avec les populations riveraines qui font partie des cibles les plus importantes. « Ces populations qui au départ ne voyaient pas d’un bon œil notre combat sont aujourd’hui pour un grand nombre très décidé à le mener avec nous. C’est un impact qui nous rend fier », termine Magassouba.

Issouf Koné

Partager l’article sur 

A Propos de L’auteur

Impossible de copier du contenu sur notre site.

Si vous avez besoin de quelque chose, contactez-nous (contact@konexionculture.com) !

Merci