Les Rencontres de Bamako : une 13eme édition aux défis multiples

Après son report en 2021, Les Rencontres de Bamako/ Biennale Africaine de la Photographie, se tiendra à Bamako du 8 décembre 2022 au 8 février 2023. Pour cette 13e édition confrontée à de multiples défis, les organiseurs comptent apporter un nouveau souffle à l’événement.

Les doutes qui planaient sur la tenue des Rencontres de Bamako, autrement appelée La biennale africaine de la photographie, se sont désormais dissipés. Cette manifestation majeure, à caractère international, dédiée à la photographie et à la vidéo sur le continent, se tiendra pour la 13e fois du 8 décembre 2022 au 8 février 2023 dans la capitale malienne.

Conférence de presse, 13eme édition des Rencontres de Bamako. Cp: Al-fousseny Konaté

Le ton a été donné par le ministre malien de l’Artisanat, de la Culture, de l’industrie hôtelière et du Tourisme, Andogoly Guindo le lundi 19 septembre dernier, au Musée national du Mali, à la faveur d’une conférence qui a regroupé la presse, des artistes et des partenaires de l’événement.  

Une plateforme d’échanges

La crise sanitaire, couplée à la situation socio-politique et géopolitique qu’a connu le Mali, sont entre autres les raisons qui ont occasionné le report de la biennale en 2021. Mais, le ministre a tenu à rassurer les uns et les autres concernant l’engagement du gouvernement malien à accompagner cette édition des Rencontres de Bamako : « En dépit du contexte difficile, marqué par de multiples crises au Mali et partout dans le monde, le gouvernement de transition, à travers mon département, tient à maintenir ce rendez-vous culturel majeur… Je voudrais réitérer l’engagement du gouvernement du Mali, à travers mon département, à tout mettre en œuvre pour que cette 13ème édition des Rencontres de Bamako soit une réussite», a expliqué le ministre. 

Le ministre de l’Artisanat, de la Culture, de l’Industrie hôtelière et du Tourisme. Cp :Al-fousseny Konaté

Organisée par le ministère chargé de la Culture du Mali, avec le soutien de l’Institut français et de plusieurs autres partenaires techniques et financiers, les Rencontres de Bamako se veulent depuis leur création en 1994, une plateforme de découvertes, d’échanges et de visibilité pour les artistes africains et de la diaspora. Un temps d’interaction avec le public malien et les professionnels de la culture du monde entier.

Mettre de la lumière sur la créativité

Le délégué général de cette 13e édition de la biennale, le designer malien Cheick Diallo, retrouve de l’espoir : « C’est sous le sceau de l’espérance que je place ce moment qui vient de loin…La Biennale africaine de la photographie de Bamako va se retrouver avec elle-même, à partir du 8 décembre 2022, pour continuer de mettre dans la lumière ceux qui, avec justesse et créativité, regarde le monde à travers l’ombre et la lumière.»

Conférence de presse, 13eme édition des Rencontres de Bamako. Cp: Al-fousseny Konaté

Sur plus de 260 candidatures reçues, ce sont près de 75 artistes du monde de l’art africain qui ont été sélectionnés par le commissaire général Bonaventure Soh Bejeng Ndikung et le comité curatorial. Ces artistes, selon l’organisation, sont invités à réfléchir, en lien avec le thème de cette édition « Maa ka maaya ka ca a yere kono », sur les processus de devenir, de multiplicité́, d’identités stratifiées et fragmentées, de compréhensions vibrantes de l’héritage et du patrimoine, de la narration et des différences avec leur propre langage, celui de l’image.

Transcender la photographie

En plus du Musée national du Mali, principal site de la Biennale, plusieurs endroits culturels de la capitale malienne recevront des expositions de cette édition : la Maison africaine de la photographie, le Musée du district de Bamako, le Mémorial Modibo Keïta, l’Institut français de Bamako, le Conservatoire des arts et métiers multimédias Balla Fasséké Kouyaté et le Lycée Aminata Ba Diallo.

Conférence de presse, 13eme édition des Rencontres de Bamako. Cp: Al-fousseny Konaté

Créée il y a un an de cela, dans l’optique d’aider à une meilleure organisation de la Biennale, l’Association Rencontre des Arts, présidée par le délégué général Cheick Diallo, veut porter une vision nouvelle pour la Biennale en continuant d’en faire le plus grand espace de rencontres de la photographie africaine mais aussi l’un des événements les plus populaires au Mali. « L’orientation de cette 13e édition sera de transcender la photographie, afin de faire des Rencontres de Bamako, un espace de rencontre des disciplines multiples des arts contemporains. Elle sera une fête des arts d’Afrique et en Afrique. C’est une ligne d’inclusion qui aura le bénéfice d’ancrer la Biennale dans une nouvelle dimension et d’en faire un patrimoine commun », explique le délégué général.

Pour ce faire, la programmation artistique rehaussera l’éclat des rencontres de Bamako à travers des propositions de performances artistiques, notamment des concerts, des spectacles de danse, de théâtre, de lecture poétique lors des vernissages. Cette programmation se fera tout au long des deux mois de la biennale, dans les différents lieux qui accueillent les expositions.

Un nouveau dynamisme

Outre cet aspect festif, la biennale s’ouvre également davantage à des artistes vidéastes et proposera des présentations des œuvres photos sous forme d’installation, conjuguant le design d’espace, le sonore et l’image en mouvement.

13eme édition des Rencontres de Bamako. Cp: Al-fousseny Konaté

Au-delà du contenu artistique, l’organisation entend également diversifier ses partenariats afin d’offrir à la biennale des possibilités d’une institutionnalisation forte et ancrée tout en onsolidant sur des bases révisées et transparentes, les partenariats naturels et anciens de la Biennale. Le délégué général s’est montré reconnaissant envers la France dont la longue coopération aura permis de, dit-il, porter cet événement majeur du continent africain.

L’idée de ce nouveau dynamisme a été confortée lors de la conférence de lancement des préparatifs de cette 13e édition qui a enregistré la présence de nombreux partenaires et d’éventuels partenaires de la biennale comme l’Union européenne, la Cooptation suisse, l’Unesco, les représentants des ambassades des États-Unis, d’Allemagne, d’Espagne et de l’Inde au Mali.

Youssouf Koné

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